Baisse du chômage : "On est dans la bonne direction", assure Muriel Pénicaud

Muriel Pénicaud
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Romain David , modifié à
Interrogée par Audrey Crespo-Mara, lundi, sur Europe 1, la ministre du Travail se dit confiante quant à la baisse du chômage, malgré les faibles résultats affichés depuis le début du quinquennat.
INTERVIEW

À son arrivée au ministère du Travail en mai 2017, le taux de chômage en France était de 9,3%. Dix-huit mois plus tard, il est de 9,1%, soit une baisse de seulement 0,2%, selon les chiffres de l'Insee. "On est dans la bonne direction", a cependant voulu rassurer Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, interrogée lundi par Audrey Crespo-Mara sur Europe 1. "S'il n'y a pas de changement géopolitique majeur […], c'est une ambition très forte, mais nous pensons que l'on peut être autour de 7% en continuant à faire des réformes de fond", assure la ministre, alors même qu'Emmanuel Macron s'est engagé pendant sa campagne présidentielle à ramener les chiffres du chômage à ce taux d'ici la fin de son quinquennat.

"Des signaux positifs". "On a dit dès le début que trente ans de chômage de masse ne se réduisent pas en un jour", veut-elle rappeler. Et de défendre le bilan du gouvernement :"On a créé 211.000 emplois nets dans le secteur privé." "Le chômage des plus jeunes a commencé à baisser, celui des seniors aussi. Les CDI ont augmenté de 14%, donc il y a des signaux positifs, mais encore un travail énorme à faire", concède-t-elle.

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Un équation à résoudre. "Il y a ce que l'on a fait dans les ordonnances [réformant le code du Travail, ndlr], qui a libéré la crainte d'embaucher des PME. Ça s'est vu, elles embauchent beaucoup plus", poursuit Muriel Pénicaud. "La loi avenir professionnel est l'élément majeur : on va développer l'apprentissage et la formation professionnelle alors qu'il y a des centaines de milliers d'emplois qui ne sont pas pourvus", souligne-t-elle. "Les entreprises cherchent tous les jours quelqu'un, mais il n'y a pas les compétences en face", déplore la responsable gouvernementale. "C'est ce paradoxe insoutenable qu'il faut résoudre".

Le malaise réunionnais. Interrogée sur les très fortes disparités territoriales qui existent en matière d'accès à l'emploi, avec, notamment, plus de la moitié des moins de 25 ans au chômage sur l'île de la Réunion, Muriel Pénicaud assure œuvrer à la réduction de ces inégalités. "Les jeunes sont très nombreux à être au chômage mais leur niveau de qualification est très bas, ce qui fait que paradoxalement la Réunion affiche 3% de croissance - on y crée des emplois -, mais les jeunes n'arrivent pas à rentrer dans le marché du travail faute de qualification", avance-t-elle.

"Donc, c'est plein feu sur la qualification !", martèle la ministre qui s'est rendue sur l'île mi-novembre pour présenter son plan d'investissement compétences qui vise à former deux millions de demandeurs d'emploi d'ici 2022. "On peut vraiment changer la donne pour une partie significative des jeunes à la Réunion", conclut-elle.