Avec Macron, le dégagisme a marché

Emmanuel Macron a été élu en partie sur sa promesse de renouveler les usages de la politique. AFP
Emmanuel Macron a été élu en partie sur sa promesse de renouveler les usages de la politique. © AFP
  • Copié
Yves Thréard, avec TLM , modifié à
La victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, dimanche, symbolise le succès de la volonté des Français de renouveler les visages de la vie politique.

C'est l'un de ses slogans : "Changer les usages et les visages." En battant largement Marine Le Pen au second tour, dimanche, Emmanuel Macron a réussi une partie de son pari en imposant le sien. Sera-t-il un président fort ? Il doit encore faire ses preuves, comme tous les présidents. Mais avec un œil extrêmement acéré, l'ancien ministre a vu que le contexte lui été favorable, que la Ve République était fatiguée. En somme, il a vu juste : le dégagisme a marché.

Plus difficile de changer les usages que les visages. Se pose maintenant la question de ses chances de réussite dans cette période de transition très forte, propice au "dégagisme". Les visages, il va sans doute réussir à les changer, avec des transformations inévitables prochainement. En revanche, quid des usages de la présidence ? Trouver les nouveaux codes va être être le plus difficile pour ce président de 39 ans.

Jean-Louis Borloo ou Edouard Philippe ? Enfin, avec qui peut-il gouverner ? Il a tout intérêt à avoir un Premier ministre de droite ou, en tout cas un Premier ministre qui soit centriste et qui puisse faire impression auprès de l'électorat de droite. Plusieurs noms possibles, à commencer par Jean-Louis Borloo qui tient la corde. N'oublions pas non plus d'autres noms, moins connus, comme le juppéiste Edouard Philippe, maire du Havre, qui a le visage de la nouveauté. Mais il faut qu'avec le profil inexpérimenté d'Emmanuel Macron, il faut un vieux routier de la politique, qui connaissent parfaitement les arcanes de la vie parlementaire. Dans ce cas, ce serait Jean-Louis Borloo.