"Ras-le-bol !", la colère d'Aubry contre Macron

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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La maire de Lille est fermement opposée à la méthode du ministre de l'Economie sur le travail du dimanche.

Martine Aubry est en colère, et elle le dit. La maire de Lille avait déjà manifesté, sur Europe 1, son soutien à Anne Hidalgo dans la bataille qui oppose la maire de Paris à Emmanuel Macron sur le travail du dimanche. Et les derniers propos du ministre de l'Economie sur les fonctionnaires ont été la goutte d'eau. 

Mercredi, lors de sa conférence de presse de rentrée, la maire de Lille a donc réitéré ses critiques, avec encore un peu plus de virulence, à l’encontre du ministre de l’Economie, qui avait jugé "pas justifiable" le statut d'emploi à vie des fonctionnaires. "Macron ? Ras-le-bol ! Ras-le-bol ! Je supporte de moins en moins cette arrogance, et cette ignorance de ce que vivent les gens !"

"Qu’il s’occupe de son ministère !" Depuis son fief lillois, l’ancienne ministre du Travail a enjoint le ministre à "[s’occuper] de son ministère". "Macron... Comment vous dire ? Ras-le-bol ! ras-le-bol, voilà ! Il faut qu'il mette toute son énergie, et sans doute tous ses talents, à accélérer la croissance et l'emploi. Je supporte de moins en moins à la fois l'arrogance - notamment sur les fonctionnaires, pour un ancien fonctionnaire certes devenu banquier d'affaires (...) - ,et une ignorance de ce que vivent les gens aujourd'hui, et il y a un moment où ce n'est plus supportable. Qu'il s'occupe de son ministère, ce serait déjà très bien!", s'est emportée l'ex-première secrétaire du¨PS.

Elle souhaite la "réussite" de Hollande. Epargnant le président François Hollande dont elle souhaite "la réussite" de son quinquennat, Mme Aubry s'est aussi élevée contre les projets du gouvernement de "modifier le Code du travail, pour accroître la précarité", ce qui relève selon elle d'"une espèce d'idéologie du passé", qui n'est "pas la modernité". "Comment voulez-vous que les gens ne soient pas inquiets ?".

Sans nommer Manuel Valls ou les autres membres du gouvernement, Martine Aubry leur a reproché de ne "pas appliquer" le texte d'orientation du congrès PS de juin à Poitiers prônant une inflexion de la politique économique, dont elle est aussi signataire. "Si ceux qui ont signé ne respectent pas ce qu'ils ont signé, il faut leur poser la question" de savoir pourquoi ils agissent ainsi, a-t-elle dit.

Les bons points. Elle a toutefois décerné quelques bons points au gouvernement qui, "quand il a voulu améliorer la compétitivité des entreprises (...), a réussi à rétablir les marges" des entreprises. "Mais toutes disent: il y a un problème de demande, on n'a plus de marché" et l'effort du gouvernement en ce sens est "encore insuffisant", a-t-elle jugé.