Marine Le Pen va-t-elle empêcher Florian Philippot de quitter le FN ? AFP 1:12
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Mélanie Nunes, avec TLM
La stratégie du bras droit de Marine Le Pen divise au sein du Front national, à quelques semaines de législatives décisives pour l'avenir du parti d'extrême droite.

Florian Philippot est en difficulté au Front national. Le proche conseiller de Marine Le Pen, tête pensante de la stratégie de campagne lors de l'élection présidentielle, se voit remis en cause par les autres cadres du parti, qui lui reprochent de poursuivre ses propres objectifs au lieu de faire gagner le FN. 

"Les Patriotes", association vivement critiquée en interne. Quelques jours après la défaite au second tour, l'eurodéputé frontiste a en effet décidé de lancer sa propre association indépendante du FN, "Les Patriotes", destinée à "porter et défendre le message de Marine Le Pen au soir du second tour de l'élection présidentielle". Réponse cinglante du député Gilbert Collard : "Dans le contexte actuel, on ferait mieux de créer une association pour gagner les législatives."

"Le débat est toujours préférable au chantage". Florian Philippot a également menacé de claquer la porte du parti si la sortie de l'euro ne figurait plus dans le programme du FN. "Le débat est toujours préférable au chantage", lui a sèchement répondu Nicolas Bay, numéro 3 du parti. De son côté, un proche de Gilbert Collard, Jean-Richard Sulzer, a estimé mardi que Florian Philippot s'était placé "de lui-même en dehors des statuts du parti". Derrière eux, de nombreux secrétaires régionaux et départementaux ont pris position contre le numéro 2 du Front national.

Marine Le Pen joue les pompiers. Face aux critiques adressées à son bras droit, Marine Le Pen a dû intervenir mercredi pour apaiser les tensions. La présidente du Front national a réaffirmé son attachement à Florian Philippot : "Il a toute sa place au FN. Chacun admet la plus-value qu'il apporte". Pour elle, l'objectif est avant tout de maintenir l'entente cordiale au sein du parti, au moins jusqu'aux législatives des 11 et 18 juin. En attendant le congrès décisif du parti, à la fin de l'année, où la question de la sortie de l'euro sera tranchée.