Le 3 octobre 1980, vers 18h40, une bombe dissimulée dans la sacoche d'une moto explosait à quelques mètres de la synagogue de l'Union libérale israélite, dans le 16e arrondissement de Paris, quelques minutes seulement avant la sortie des 320 fidèles réunis en cette veille de Shabbat. L'attentat avait fait quatre morts - trois Français et une Israélienne - et une vingtaine de blessés. Il avait aussi provoqué une émotion considérable en France et suscité une manifestation de protestation de plusieurs centaines de milliers de personnes à Paris le lendemain.
Vingt-sept ans après les faits, les services antiterroristes français sont sur la piste du poseur de bombe. Une commission rogatoire internationale a été délivrée "très récemment" par le juge antiterroriste chargé de l'enquête. Le suspect, d'origine palestinienne et aujourd'hui âgé de 55 ans, vit au Canada "après de longues années passées aux Etats-Unis". Il y a 27 ans, il militait dans les rangs d'un groupuscule terroriste palestinien né dans les années 1970, le Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), hostile à Yasser Arafat.
Ce qu'Europe 1 est en mesure de vous révéler, c'est quelenom du suspect apparaissait dès 1999 dans un rapport de la brigade criminelle et, malgré les demandes des policiers, le juge Bruguière n'a jamais délivré la fameuse commission rogatoire internationale qui aurait pu permettre son arrestation. C'est son successeur, Marc Trévidic, qui a délivré cette commission il y a quelques semaines ; un document qui permettra peut-être de ramener le suspect le poseur de bombe de la rue Copernic. Au micro d'Alain Acco, le juge Bruguière admet implicitement n'avoir délivré aucune commission rogatoire mais assure qu'il a mené de nombreuses investigations entre 1999 et 2007 dans l'affaire et rejette les accusations d'inertie portées contre lui par certains policiers.