Assistants d'eurodéputés : les juges retiennent deux millions d'euros au Rassemblement national

© SEBASTIEN BOZON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le FN est suspecté d’avoir organisé un vaste système pour rémunérer ses cadres et employés avec des fonds publics de l’Union européenne. 

Les juges d'instruction financiers parisiens ont retenu, dans l'affaire des assistants présumés fictifs d'eurodéputés FN, 2 millions d'euros de subventions publiques qui devaient être versées lundi au Rassemblement national (RN, ex-FN), a-t-on appris dimanche auprès de responsables du parti, confirmant une information de BFMTV.

"Les juges nous appliquent la peine de mort". Dans une ordonnance datée du 28 juin, les juges d'instruction "ont ordonné la saisie pénale d'une somme destinée au Front national au titre de l'aide publique apportée aux partis pour un montant de deux millions d'euros", a indiqué une source proche du dossier.

"En confisquant notre dotation publique sans jugement sur cette pseudo affaire des assistants, les juges d'instruction nous appliquent la peine de mort 'à titre conservatoire'", a réagi sur Twitter la présidente du RN, Marine Le Pen, confiant à l'AFP que "dès lundi, le RN ne pourra plus mettre en oeuvre aucune activité politique" et sera "mort à la fin du mois d'août". Marine Le Pen donnera une conférence de presse à ce sujet lundi à 10h, selon un communiqué.

Un préjudice estimé à 7 millions par le Parlement européen. Le RN devait recevoir lundi, comme d'autres partis politiques, une avance de la moitié de cette aide publique, dont le versement a pris du retard. L'aide publique au RN représente au total environ 4,5 millions d'euros, selon le parti. L'aide publique est la principale source de financement des partis.

Dix personnes ou entités sont mises en examen à ce jour dans l'affaire des assistants présumés fictifs d'eurodéputés. Le FN en tant que personne morale et neuf assistants ou eurodéputés, dont Marine Le Pen et le député des Pyrénées orientales Louis Aliot, sont poursuivis. Les juges d'instruction enquêtent sur un possible "système" organisé par le parti, devenu début juin Rassemblement national (RN), et Marine Le Pen pour faire rémunérer des permanents avec les fonds européens réservés à l'embauche d'assistants parlementaires. Le préjudice total estimé par le Parlement européen est de 7 millions d'euros sur la période 2009 à 2017.