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M.B. , modifié à
EMPLOI - Le président de la CGPME a fustigé cette mesure promise par le gouvernement, menaçant de ne pas signer l'accord sur l'assurance-chômage si elle était mise en oeuvre.
INTERVIEW

Dégainée par le gouvernement pour calmer la jeunesse, à la mi-avril, la mesure irrite le patronat. "La surtaxation des CDD est une bêtise, une énorme bévue", a tempêté François Asselin, président de la CGPME qui représente les petites et moyennes entreprises, jeudi sur Europe 1. "Taxer les CDD, c'est taxer le premier emploi."

Les chiffres du chômage à l'appui. Pour appuyer son propos, François Asselin a invoqué les chiffres du chômage du mois de mars. "Ce qu'on peut constater, c'est que [le nombre de] personnes qui n'avaient aucun emploi est en baisse", a t-il rappelé. "Mais dans les catégories B et C, il y a eu une augmentation." Or, ces catégories B et C désignent les personnes ayant une activité réduite, plus ou moins longue selon la catégorie. "Les premières embauches sont donc faites en contrat court", a fait remarquer François Asselin. "Je ne sais pas si [la baisse du mois d'avril] est une hirondelle qui va annoncer le printemps ou l'été mais surtout, ne tuons pas l'hirondelle en plein vol en taxant les CDD."

La CGPME menace les accords Unedic. Pour être adoptée, cette taxation des CDD doit absolument faire l'objet d'un accord entre patronat et syndicat, dans le cadre de la négociation sur le régime d'assurance-chômage. Et pour la CGPME, il n'est pas question d'examiner ce point. "Nous ne quittons pas la table des négociations de l'Unedic, mais si jamais en court de route on nous change les règles du jeu, je ne vois pas pourquoi nous signerions un accord", a averti François Asselin. Ces négociations sont déjà l'objet de discussions très houleuses autour de points sensibles, comme le régime des intermittents du spectacle.