Aquilino Morelle annonce sa démission

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L’ESSENTIEL - Le conseiller de François Hollande est au centre de l’attention médiatico-politique. On vous résume l’affaire.

Le conseiller de l’ombre n'aura pas tenu 24 heures après les révélations de Mediapart dénonçant ses relations avec l'industrie pharmaceutique alors qu'il était rattaché à l'Igas (l'inspection générale des affaires sociales). Aquilino Morelle, le conseiller politique du président a démenti tout conflit d’intérêts, mais l’Igas assure qu’elle n’avait pas été mise au courant. Et la démission du conseiller politique de François Hollande n'a pas tardé. Aquilino Morelle l'a annoncée vendredi dans un communiqué à l'AFP. 

>> Retour en  huit points sur cette affaire qui embarrasse l’Elysée : 

Ce que dit Aquilino Morelle après sa démission. "Je veux redire que je n'ai commis aucune faute. Je n'ai jamais été en situation de conflit d'intérêts", affirme M. Morel qui souhaite toutefois "mettre fin à (ses) fonctions" de conseiller du président à l'Elysée pour "être entièrement libre de répondre (aux) attaques".

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Ce que disait Aquilino Morelle. Dans un long texte publié sur sa page Facebook, il a tenté, jeudi, d'éteindre la polémique. "Je suis suffisamment au fait de la vie politique pour ne pas m’émouvoir de la charge dont je viens d’être l’objet", a écrit en préambule le conseiller du chef de l'Etat, tout en justifiant son activité de quelques mois auprès du laboratoire Lundbeck en 2007. "A aucun moment je n'ai été en situation de conflit d'intérêts", affirme Aquilino Morelle, qui rappelle qu’ "en tant que fonctionnaire, un certain nombre d’activités annexes sont autorisées par la loi, dont l’enseignement et le conseil" Et, en plus, il pense "avoir déclaré ces activités à l'IGAS", bien qu'il n'en ait pas "retrouvé la trace en dépit de [ses] recherches". Et pour cause…

Ce que dit l’Igas. Le grand corps de l'Etat qui supervise les politiques sanitaires et sociales a très vite pris ses distances avec Aquilino Morelle. Et, vendredi dans un mail adressé au Monde, elle a confirmé ce qu’elle avait laissé entendre dans la journée de jeudi : "il n'y a pas eu de demande d'autorisation portant sur les activités d'expertise ou bien de consultation au bénéfice de l'industrie pharmaceutique dans les années récentes", et "dans le cas particulier des activités extérieures de Monsieur Aquilino Morelle, le service n'a retrouvé dans les archives que les autorisations portant sur une activité d'enseignement à l'université Paris I." Un coup dur pour la défense d’Aquilino Morelle.

Ce qu’on en disait à l’Elysée. Il n’était pas question pour François Hollande de lâcher ou de se séparer de sa plume. Il a d’ailleurs passé lui même les consignes sur ce sujet sensible : pas de condamnation a priori, mais en revanche, Aquilino Morelle doit assurer sa défense à titre personnel. Pas question d’impliquer l’Elysée. Après l’avoir reçu jeudi matin, François Hollande l’a ainsi dissuadé de contacter directement l’AFP.

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Ce que lui a dit Valls  Le Premier ministre a reçu vendredi matin à Matignon le conseiller de François Hollande, Aquilino Morelle, dont il est proche. Il lui "a conseillé de quitter l'Elysée", a annoncé à l'AFP l'entourage de Manuel Valls. "Le Premier ministre a reçu en-tête-à-tête ce matin à Matignon Aquilino Morelle. Il lui a conseillé de quitter l'Elysée afin de répondre librement aux questions de la presse" après les accusations de Mediapart, a-t-on ajouté.

Ce qu'en disait le PS. Vendredi matin, Jean-Christophe Cambadélis a signé sa première sortie marquante, et c’est Aquilino Morelle qui en a fait les frais. Le conseiller politique du président a été sommé de s’expliquer car "si ce qui se dit est vérifié, je ne vois pas comment il peut rester." Un moyen, pour le tout nouveau patron du Parti socialiste, de marquer les esprits et démontrer par la preuve son indépendance vis-à-vis de l’exécutif. "Jean-Christophe Cambadélis n’a pas défini sa position en amont avec l’exécutif. Le PS a décidé de reprendre toute sa place dans le débat", a décrypté Olivier Faure, le nouveau porte-parole du PS, contacté par Europe1.fr.

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Ce que disait l’opposition. Si c'est silence radio à l’UMP, le Front national n’a pas manqué, lui, de dénoncer vendredi "la profonde arnaque socialiste sur la République exemplaire". "En réalité, chaque jour qui passe démontre que rien n'a changé, que l'Etat et les charges publiques continuent d'être utilisés par le pouvoir comme un moyen de promotion personnel, d'entretien et de recyclage des amis. Les mauvaises habitudes du clan Sarkozy ont manifestement déteint sur le clan Hollande" déclare le parti de Marine Le Pen dans un communiqué. Et de conclure : "François Hollande doit se séparer rapidement de son conseiller Aquilino Morelle". C'est désormais chose faite.

Ce qu'en dit la Haute autorité pour la transparence. Créée en 2013, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a indiqué vendredi étudier le dossier d'Aquilino Morelle. A la suite des accusations de Mediapart, la Haute autorité entame "une étude plus approfondie de ses déclarations d'intérêts et de patrimoine", remises en janvier dernier comme par tous les collaborateurs du président, a-t-on expliqué dans cette haute instance, confirmant une information du Monde

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