Appel à l'unité de Hamon : Mélenchon veut continuer son propre "chemin, sans ne céder à rien"

Le candidat ne compte pas se retirer de la course à la présidentielle.
Le candidat ne compte pas se retirer de la course à la présidentielle. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Jean-Luc Mélenchon a indiqué mercredi qu'il voulait continuer son propre "chemin, sans ne céder à rien", répondant ainsi par la négative à l'appel à l'unité de Benoît Hamon.

Jean-Luc Mélenchon a refusé mercredi au Havre l'appel à l'unité que le candidat socialiste, Benoît Hamon, a lancé quelques heures plus tôt, expliquant qu'il voulait continuer son "chemin, sans ne céder rien" et désormais "rattraper Fillon".

"Rattraper Fillon". "J'ai marché mon chemin, sans ne céder à rien, je ne vais pas commencer aujourd'hui ! À faire le contraire ou à m'engager dans je ne sais quel arrangement qu'on me suggère de faire", a déclaré le candidat de La France insoumise lors d'un meeting réunissant selon son équipe environ 5.000 personnes aux Docks du Havre. "Ce ne sont pas nos affaires, en tous cas, ce n'est pas la mienne", a-t-il résumé, assurant ne pas être "en compétition avec Hamon". "Maintenant, l'étape pour nous tous, c'est de rattraper Fillon et, une fois qu'on l'aura fait, de rattraper le suivant !", a-t-il clamé.

Cela "n'empêche pas de dire bienvenue". Reprenant sa critique de la "tambouille" politicienne, Jean-Luc Mélenchon a assuré à la salle : "Je ne dépends que de vous, c'est à vous que j'ai fait la promesse, je ne négocierai rien, avec personne !" Néanmoins, a-t-il ajouté, "la fermeté du caractère et de la décision n'empêche pas de dire 'bienvenue' à ceux qui veulent prendre place dans nos rangs, avec nous". Mais, a-t-il prévenu: "qu'ils ne demandent rien, comme nous, nous ne demandons rien".

Hamon "regrette profondément". En meeting à Lille mercredi soir, Benoît Hamon a indiqué "regretter profondément" que le candidat de la France insoumise refuse de se rallier à lui. "Puisque ce n'est de nouveau pas possible, puisqu'il préfère continuer, qu'il continue, je le regrette profondément", a indiqué le candidat socialiste concernant le dirigeant de La France insoumise, tout en rappelant que "sans rassemblement, la qualification au second tour sera difficile". "Je regrette ce que Jean-Luc a répondu ce soir", a ajouté Benoît Hamon, qui avait un peu plus tôt mercredi appelé "les sociaux-démocrates intimement attachés au progrès social et à la démocratie, mais aussi le Parti communiste, les communistes et Pierre Laurent, les Insoumis et Jean-Luc Mélenchon, à réunir leurs forces aux (m)iennes".

Selon Hamon, "la gauche se relèvera". Jean-Luc Mélenchon "a dit qu'il ne voulait pas négocier. Tout le monde lui reconnaît de grandes qualités mais je regrette qu'une fois de plus un certain caractère l'empêche d'être plus utile à la gauche qu'il ne l'est en réalité", a encore déploré Benoît Hamon, en estimant que "la question c'est d'être utile au peuple français, à la gauche toute entière". "Il n'y a, au fond, plus de prétexte ou de mauvaises excuses à ne pas se rassembler derrière ma candidature. Chacun mesure qu'elle est plus centrale" que celle de Jean-Luc Mélenchon, a plaidé Benoît Hamon, en appelant aux électeurs. "Je le redis aux électeurs et aux citoyens, puisque les appareils ne le veulent pas, pour battre Le Pen, réunissons toutes nos forces derrière ma candidature", a-t-il exhorté, en faisant "le serment" qu'"en dépit des calculs, des aventures individuelles, la gauche se relèvera (...) et la victoire sera au rendez-vous (..)".

Selon Mélenchon, "le PS vient d'éclater sous nos yeux". Constatant qu'avec le soutien de Manuel Valls à la candidature d'Emmanuel Macron avant même le premier tour, "le parti socialiste vient d'éclater sous nos yeux", Jean-Luc Mélenchon, porté depuis une dizaine de jours par de bons sondages, a aussi épinglé l'ancien ministre de l'Économie, qui "traîne dans ses fourgons onze anciens ministres de Chirac". "C'est donc au moment ou le parti socialiste est réduit à l'emballage, contenant des matériaux connus et assez explosifs quand on les rapproche, (qu')on agite un malheureux candidat que l'on dépouille chaque jour d'une partie de son équipage et, en même temps, on trafique une future majorité de machins, de bidules et de trucs", a décrit Jean-Luc Mélenchon. "Notre tâche, c'est de regrouper et fédérer tout ce qui peut l'être", a-t-il estimé.