Antiterrorisme : Collomb défend à l'Assemblée "une réponse durable à une menace durable"

Le ministre de l'Intérieur a estimé lundi que l'État ne pouvait pas revenir à une situation d'avant l'état d'urgence. (Illustration)
Le ministre de l'Intérieur a estimé lundi que l'État ne pouvait pas revenir à une situation d'avant l'état d'urgence. (Illustration) © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec agences , modifié à
Le ministre de l'Intérieur a estimé lundi devant l'hémicycle que l'État ne pouvait pas revenir à une situation d'avant l'état d'urgence. 

Face aux critiques de droite et de gauche, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a défendu lundi à l'Assemblée son projet de loi antiterroriste comme "une réponse durable à une menace devenue durable", nécessaire pour accompagner la sortie de l'état d'urgence.

"Même si Daech a perdu de sa capacité de préparer, à partir des territoires et des ressources qu'elle contrôlait en Irak et en Syrie, des attentats ciblés contre les différents pays européens, la menace n'en reste pas moins élevée", a-t-il affirmé devant un hémicycle pas comble pour cette ouverture de session extraordinaire. Mais "si nous maintenions aujourd'hui cet état d'urgence et que demain, des événements d'une exceptionnelle gravité se produisaient, quelles mesures devrions-nous prendre? Aller vers l'état de siège?", a lancé le ministre à la droite, opposée à la fin de l'état d'urgence au 1er novembre.

Ne pas "se contenter de revenir à la situation d'avant l'état d'urgence". "C'est parce que nous ne sommes plus dans le même état d'impréparation qu'à l'époque du Bataclan, parce qu'aussi la menace n'est plus la même, parce que les effectifs de de la DGSI (sécurité intérieure, ndlr) ont été renforcés (...) que nous voulons sortir d'un état d'urgence par nature privatif d'un certain nombre de libertés", a estimé Gérard Collomb. "Mais, bien sûr, nous ne pouvions nous contenter de revenir à la situation d'avant l'état d'urgence", a-t-il plaidé.

"Qui pourrait dire, 'je l'assume' ?". Gérard Collomb a ensuite répliqué à la gauche de la gauche qui, en écho aux critiques d'associations, d'avocats et de magistrats, veut supprimer les différentes mesures du projet de loi. Ce texte "vise à garantir la plénitude de nos libertés individuelles et collectives mais propose que toutes les dispositions soient prises pour garantir la sécurité des Français", a-t-il plaidé.

"Ne pas prendre les mesures de protection de nos grands événements ? S'interdire la possibilité de fermer un lieu de culte considéré comme un foyer de radicalisation ? Se priver de l'opportunité de surveiller un individu dont tout laisse à penser qu'il est sur le point de passer à l'acte? Supprimer toute faculté pour nos services de visiter un domicile où les renseignements donnent à croire qu'il pourrait être un lieu de fabrication de TATP (explosifs, ndlr)?", s'est-il demandé. "Qui pourrait dire, 'je l'assume' ?", a-t-il lancé.

Vingt attentats ou tentatives depuis le début de l'année

Vingt attentats ont été fomentés en France depuis le début de l'année et douze d'entre eux ont été déjoués, a déclaré Gérard Collomb. "Depuis le début de l’année, ce sont 20 attentats qui ont
été fomentés, quatre ont abouti, quatre ont échoué et 12 ont été déjoués", a indiqué le ministre d'État, dans le cadre de sa présentation aux députés de son projet de loi visant à renforcer la lutte contre le terrorisme.