Alstom : quand Montebourg épingle son "successeur" Macron, sans le nommer

L'ancien ministre de l'Economie épingle Emmanuel Macron.
L'ancien ministre de l'Economie épingle Emmanuel Macron. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP
Arnaud Montebourg juge que l'Etat "a laissé faire" Alstom. Il épingle notamment Emmanuel Macron.

L'ancien ministre de l'Économie Arnaud Montebourg a épinglé dimanche, lors de l'université d'été des frondeurs socialistes à La Rochelle, son "successeur" Emmanuel Macron, sans le nommer, pour sa gestion du dossier Alstom, après la décision de fermeture de l'usine de Belfort.

"Nous ne sommes quand même pas au Venezuela". Lors de l'épisode du rachat d'une partie des activités d'Alstom par General Electric, "je me souviens que, dans le salon vert du palais de l'Elysée, le secrétaire général adjoint du même palais (Emmanuel Macron à l'époque) avait déclaré lorsque j'avais demandé 20% du capital (d'Alstom) pour l'Etat : nous ne sommes quand même pas au Venezuela", a raconté celui qui est candidat pour 2017 mais maintient l'ambiguïté sur sa participation ou pas à la primaire PS.

Gérer les participations de l'Etat.Visant toujours Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg a ajouté dans son discours : "Me succédant dans les fonctions de ministre de l'Économie, il avait la charge d'utiliser ces 20%, et ces deux hauts fonctionnaires qui siègent au conseil d'administration d'Alstom, pour dire et faire en sorte que l'équipe de France du ferroviaire, la SNCF, Alstom, la RATP, se serre les coudes". L'ancien ministre, qui s'est fait chantre du "Made in France", a vanté à l'inverse son rôle.

"On a laissé faire". "Lorsque j'ai obtenu la nationalisation partielle d'Alstom, j'ai dit aux hauts fonctionnaires qui allaient siéger au conseil d'administration 'Vous n'êtes pas là pour faire des cocottes en papier. Vous êtes là pour nous rendre des comptes, pour faire en sorte que l'outil industriel français ferroviaire soit plus fort aujourd'hui'". Mais, "on a laissé faire, on ne s'y est pas intéressé, on a reçu des rapports, on ne les a pas lus (...) Je considère qu'il y a là une très grave faute eu égard aux intérêts industriels et patriotiques de notre pays", a-t-il ajouté.