Alain Gibelin persiste, signe et contredit Alexandre Benalla

Alain Gibelin, DOPC, a contredit Alexandre Benalla jeudi.
Alain Gibelin, DOPC, a contredit Alexandre Benalla jeudi. © MIGUEL MEDINA / AFP
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avec AFP
Le patron de la DOPC était auditionné en début d'après-midi jeudi pour la seconde fois. Il a maintenu ses propos et démenti ceux tenus par Alexandre Benalla dans une interview au Monde. 

Alain Gibelin, directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC) était-il au courant qu'Alexandre Benalla devait venir assister au maintien de l'ordre le 1er mai en tant qu'observateur ? Interrogé lundi par la commission d'enquête de l'Assemblée, il avait certifié que non. Mais jeudi matin, dans un entretien fleuve au journal Le Monde, l'ex-collaborateur de l'Élysée au cœur de toutes les polémiques l'a accusé d'avoir menti. Interrogé dans la foulée pour la seconde fois à l'Assemblée, Alain Gibelin a maintenu ses propos. "Mon honneur est en jeu", s'est ému le DOPC. 

Un dîner le 25 avril. Les interrogations portent sur un dîner qui s'est tenu le 25 avril 2018. Au cours de cette rencontre, le général Eric Bio-Farina, commandant militaire de l'Élysée, a raconté à la commission d'enquête qu'il y avait eu un aparté entre Alexandre Benalla et Alain Gibelin à propos de l'équipement du premier pour assister à la manifestation du 1er mai. Le général a cependant précisé qu'il n'avait peut-être pas un souvenir exact de ce dîner intervenu trois mois plus tôt. Dans son interview au Monde, Alexandre Benalla a raconté cet aparté : "À la fin de ce déjeuner, [Alain Gibelin] m'a demandé si je venais toujours le 1er mai et si j'avais reçu l'équipement que je devais recevoir."

Le 1er mai n'a été évoqué "à aucun moment". Or, ce n'est pas ce qui s'est passé, a assuré Alain Gibelin. Celui-ci reconnaît bien l'existence du dîner et d'une conversation sur l'équipement d'Alexandre Benalla, mais qui ne concernait pas spécifiquement le 1er mai selon lui. "À aucun moment, monsieur Benalla n'a émis l'idée que ça soit le 1er mai spécifiquement. En aucun cas, je n'ai invité monsieur Benalla sur cette manifestation", a-t-il martelé. Par ailleurs, concernant l'équipement, il n'a jamais été question de fournir un brassard siglé "police" ni un poste de radio. "En aucun cas je n'aurais accepté, toléré, incité, demandé à qui que ce soit de doter monsieur Benalla de tels équipements", a souligné Alain Gibelin.

Contradictions. C'est la deuxième fois que les propos du DOPC sont contredits. Interrogé lundi par Marine Le Pen, ce haut gradé avait laissé entendre qu'Alexandre Benalla avait participé à des réunions de sécurité à la préfecture de police entre le 2 et le 18 mai, alors qu'il était censé être suspendu. L'Elysée avait démenti, et Alain Gibelin avait rectifié son propos en expliquant qu'il avait cru que la députée RN l'interrogeait sur la période comprise entre le 2 mai et le 18 juillet. Jeudi, il a de nouveau plaidé une erreur de "bonne foi", expliquant notamment qu'il n'avait ni l'habitude ni le goût de ce genre d'audition en commission d'enquête.