Afghanistan : Sarkozy veut aller "au bout"

Nicolas Sarkozy a écarté l'idée d'un retour anticipé des forces françaises présentes en Afghanistan.
Nicolas Sarkozy a écarté l'idée d'un retour anticipé des forces françaises présentes en Afghanistan. © Reuters
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Charles Carrasco , modifié à
Lors de l'hommage aux soldats tués, le président a tenu à défendre l'engagement de la France.

"La France vient d'être frappée par une tragédie". C'est avec ces mots que le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy a démarré son hommage mercredi à Varces, en Isère,  aux quatre soldats tués en Afghanistan. Ces militaires appartenaient au 93e régiment d'artillerie de montagne de Varces et au 2e régiment de génie de Saint-Christol.

"Une tragédie pour la France"

Tout d'abord, Nicolas Sarkozy est revenu longuement sur les circonstances du drame. "Quatre de nos soldats sont tombés en Afghanistan victimes du plus lâche des crimes. Alors qu'ils se trouvaient désarmés, ils ont été abattus par un taliban vêtu de l'uniforme d'une armée amie qu'ils étaient venus former avec confiance et dévouement", a relaté le président de la République, faisant allusion à l'auteur de l'attaque, un taliban infiltré dans les rangs de l'armée nationale afghane.

Dans cet éloge funèbre, Nicolas Sarkozy, le ton grave, a ensuite égrainé un à un les noms des quatre victimes avant de les faire chevaliers de l'ordre national de la Légion d'honneur à titre posthume. Il a tenu également à rendre hommage à leurs familles et aux soldats. " Vos familles vous pleurent. Et avec elles, la France. Mais vos familles, comme la France, sont fières de vous. Le père qui manquera à vos enfants (...) la France les a aussi perdus en vous perdant. La France ne perdra jamais la chance de vos engagements", a ajouté le président de la république dans un discours d'une vingtaine de minutes.

Afghanistan : "jusqu'au bout de nos engagements"

Puis le président en a profité pour réaffirmer l'engagement de la France dans la coalition en Afghanistan, alors que depuis plusieurs jours, l'idée d'un retrait anticipé est évoquée dans la classe politique. "Puisse votre souvenir affermir en chacun de nous le courage de servir la France jusqu'au bout de nos engagements", a ainsi conclu Nicolas Sarkozy.

Le président a tenu à justifier son choix : "Ne nous trompons pas de colère. Ne nous laissons pas aveugler par la douleur, si vive soit-elle. L'ennemi, c'est une fois encore le terrorisme qui, prenant le visage de nos alliés sous les dehors de l'armée régulière, a voulu frapper à travers la France l'idée même de liberté."

Mardi, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé s'était déjà fermement opposé à un retrait anticipé en 2012 alors que l'opposition socialiste réclame un retrait total dès cette année. Depuis le déploiement de la force multinationale fin 2001, 82 militaires français ont été tués. 3.600 soldats sont toujours déployés en Afghanistan.