Jean-Luc Touly, juge prud'homal et co-auteur des "Recasés de la république". 1:14
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La future nomination de Thierry Lepaon à la tête d'une seconde agence de lutte contre l'illettrisme ne se fera "pas pour l'intérêt général", selon le co-auteur des "Recasés de la République". 

Le gouvernement s'apprêterait à annoncer la création d'une seconde agence nationale consacrée à la lutte contre illettrisme, en plus de la structure déjà existante. Le but non avoué ? Recaser l'ancien secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, spécialiste de la question et sans emploi depuis qu'il a été poussé à la démission, il y a un an. Jean-Luc Touly, juge prud'homal et co-auteur des Recasés de la république (Editions First), a dénoncé une manœuvre politique, jeudi, sur Europe 1. 

"Une pratique habituelle". "C'est une pratique habituelle", estime Jean-Luc Touly. "Mais cette fois-ci, il y a quand même un pied de nez : un spécialiste de l'illettrisme qui ne sait pas lire ses frais de réparation et d'entretien de son appartement, je trouve que c'est un peu gonflé", poursuit-il. Thierry Lepaon avait démissionné après des révélations sur l'onéreuse rénovation de son logement de fonction, en janvier 2015. Une enquête interne au syndicat a depuis blanchi l'ancien numéro un

"On a besoin des partenaires sociaux". "Pourquoi le gouvernement nomme ces anciens secrétaires généraux de syndicats ?", s'interroge Jean-Luc Touly. "Il n'y a pas besoin de les recaser. Je ne dis pas qu'il est incompétent, mais je trouve ça bizarre, surtout de la part de François Hollande qui avait parlé de République exemplaire, qui avait dit qu'on n'allait pas refaire ce qu'a fait Nicolas Sarkozy en nommant ses copains juste à la fin de son mandat", pointe l'expert. Pour lui, "on nomme des gens, qui peuvent nous rendre service, parce que ce sont des anciens secrétaires généraux et qu'on a besoin des partenaires sociaux pour signer des accords qui ne sont pas toujours dans l'intérêt général".