A l'ONU, Hollande isolé sur le dossier syrien

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Antonin André (à New York) et L.H.
Le chef de l'Etat s'exprime lundi devant les Nations unies. Mais le sort de la Syrie est surtout entre les mains de Barack Obama et Vladimir Poutine.

La France se retrouve isolée sur le dossier syrien. A la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies lundi, François Hollande expliquera que c’est une position assumée. Pour le président français, Bachar al-Assad reste l’ennemi numéro un. Il a causé la mort de 200.000 personnes, 80% des morts civils en Syrie depuis trois ans, parfois en utilisant des armes chimiques.

Hiérarchie de l'horreur. A New York, ce réquisitoire implacable est martelé par la diplomatie française dans les couloirs de l’ONU.  Dans une sorte de hiérarchie de l’horreur, la France estime que Daech est une menace apparue dans un second temps et que "l'on traite spécifiquement", comme le détaille un diplomate. Une position résumée dimanche par Hollande devant la presse : "Bachar al-Assad est le principal responsable, même si maintenant et depuis plusieurs mois Daech commet des atrocités sans nom".

Le problème, c’est que la plupart des leaders occidentaux alliés de la France font l’analyse inverse. Pour eux, la priorité aujourd'hui est bel et bien d’arrêter et de défaire le groupe Etat islamique, quitte à faire le jeu du régime syrien temporairement.

Obama-Poutine, un tête-à-tête très attendu. Résultat : avec son unique frappe en Syrie dimanche, contre 2.500 raids américains en un an, la voix de la France est réduite à un murmure sur un dossier syrien. Celui-ci se discutera en réalité au cours d'un tête-à-tête très attendu à New York entre Barack Obama et Vladimir Poutine, lundi en fin d'après-midi.