Zones d'ombre autour de la fusillade de Malakoff

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Ce fait divers avait frappé tous les esprits vendredi. Un gendarme de la caserne de Malakoff avait abattu un collègue, avant de tuer ses deux enfants et de retourner l'arme contre lui. Depuis, de nombreuses questions restent en suspens quant aux mobiles de son acte. Des différends personnels ainsi que professionnels avec son adjudant ont été avancés.

La mort d'un adjudant tué vendredi par un collègue dans une caserne de la gendarmerie à Malakoff demeure entourée de zones d'ombre, alors que les défenseurs de la victime n'écartaient pas lundi une action en justice pour établir une éventuelle responsabilité hiérarchique. Quel était le mobile de l'auteur des coups de feu mortels ? Et pourquoi a-t-il aussi tué, ensuite, ses deux enfants, avant de se suicider ? La hiérarchie a-t-elle insuffisamment agi face à une situation potentiellement dangereuse dans le Fort de Vanves à Malakoff, où s'est noué le drame et où les deux hommes étaient voisins en dépit d'un différend important? Vendredi, la gendarmerie avait fait état d'un différend "d'ordre personnel" entre l'adjudant et le gendarme, tous deux âgés de 43 ans. Le général Rémy, commandant la région de gendarmerie d'Ile de France avait déclaré vendredi après-midi: "le drame "'a rien à voir avec la profession, c'est un conflit d'ordre individuel" Samedi, une source judiciaire avait indiqué que, selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs, le gendarme auteur des coups de feu aurait pu être victime d'un "harcèlement sexuel" de la part de son supérieur. Selon une source proche de la direction générale de la gendarmerie, ces accusations étaient arrivées à la connaissance de l'Armée, qui avait ordonné une "enquête de l'inspection technique de la gendarmerie nationale" qui n'avait conclu "ni dans un sens ni dans l'autre". Or l'avocat de l'adjudant a tenu lundi à "démentir formellement les accusations (de harcèlement sexuel) diffusées dans les médias", dont le "caractère mensonger et calomnieux" a été selon lui démontré lors d'une enquête interne de gendarmerie. Il se dit également stupéfait d'apprendre qu'un gendarme présentant de tels problèmes psychiatriques ait pu être maintenant dans le corps de la gendarmerie. L'association de défense des droits des militaires (Adefdromil), dont l'adjudant était membre, a aussi contesté que l'affaire se résume à un "différend d'ordre personnel", évoquant les bons états de service de la victime, qui avait notamment obtenu des "appréciations élogieuses" lors d'un détachement au Kosovo, en 2003