"Nous lui avons soumis un certain nombre d'exigences programmatiques", a déclaré à Reuters Antoine Waechter, qui participait samedi à Strasbourg à la manifestation contre les centrales nucléaires de troisième génération, dites "EPR". "Ce que nous voulons, c'est trouver le moyen de faire éclater le carcan politique que nous avons en France avec les deux partis de l'alternance qui se partagent le pouvoir", a-t-il affirmé. "Peut-être que Bayrou peut être l'instrument de cela. Nous en sommes au stade de l'hypothèse. Elle reste à vérifier", a précisé cet Alsacien qui a présidé les Verts, qu'il avait cofondé en 1984, avant d'en claquer la porte dix ans plus tard au nom d'une stratégie du "ni droite-ni gauche". Antoine Waechter, qui serait dès lors, après Corinne Lepage, le deuxième représentant de l'écologie à se rallier à François Bayrou, ne s'attend toutefois à aucun rapprochement avec le candidat UDF sur le nucléaire. "La première chose que nous a dite Bayrou, c'est que le nucléaire n'était pas négociable. Mais nous avons vu qu'avec Sarkozy et avec les socialistes, c'était la même chose", a reconnu celui qui avait obtenu 3,88% des voix à l'élection présidentielle de 1988. "Cela dit, la problématique du nucléaire se pose différemment aujourd'hui, aussi pour les écologistes", a-t-il ajouté en notant que pour certains, la priorité va aujourd'hui à la lutte contre le réchauffement climatique. François Bayrou s'est déclaré "favorable au maintien du nucléaire" tout en souhaitant plus de transparence en matière de sécurité.