Violences Gare du Nord : la gauche tape sur Sarkozy

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Administrator User , modifié à
Plusieurs centaines de jeunes et des policiers se sont affrontés mardi soir, gare du Nord à Paris, à la suite d'un incident ayant opposé un voyageur sans billet et des contrôleurs de la RATP. Les heurts se sont poursuivis tard dans la soirée. A gauche, les critiques pleuvent. Ségolène Royal dénonce un échec de la droite en matière de sécurité. François Baroin, qui s'est rendu sur place, dénonce, lui, toute exploitation politique déplacée des affrontements.

Le nouveau ministre de l'Intérieur, François Baroin, souhaite des suites judiciaires après les violences d'hier soir, gare du Nord, à Paris. C'est ce qu'il a déclaré mercredi matin sur Europe 1. L'opposition de gauche accuse son prédécesseur place Beauvau d'être responsable de ces incidents en ayant instauré "une logique d'affrontement", selon l'expression de Delphine Batho, secrétaire nationale du PS chargée des questions de sécurité, dans le quotidien Le Parisien. Les heurts ont été déclenchés par le contrôle d'un voyageur sans ticket qui s'est rebellé et a blessé les deux agents qui cherchaient à vérifier sa situation. Ils ont opposé plusieurs centaines de jeunes aux policiers. Plusieurs vitrines de magasin et des distributeurs ont subi des dégradations. Un magasin de chaussures de sport a été "vandalisé". Selon un bilan fourni par la préfecture de police de Paris, 13 personnes (parmi lesquelles figurent cinq mineurs) ont été interpellées dans la nuit pour "violences volontaires sur agents de la force publique, dégradation de biens publics, dégradations de biens privés et vols en réunion" et placées en garde à vue. Quatre agents de la RATP, quatre agents de la SNCF et un gardien de la paix ont été légèrement blessés. Le voyageur sans ticket a été emmené au commissariat central du 10e arrondissement de Paris. Il était connu des services de police pour 22 affaires, a expliqué François Baroin au micro de Jean-Pierre Elkabbach. "Il était en situation irrégulière et faisait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière", explique-t-on de source policière, et est originaire d'Afrique de l'Ouest. Le ministre de l'Intérieur a dit souhaiter que "l'autorité judiciaire puisse, au nom de la société, apporter les réponses les plus adaptées parce que nous sommes dans une période sensible à quelques encablures d'une respiration démocratique où les Français vont faire leur choix" en faisant allusion à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai. Il a estimé que les forces de l'ordre avaient accompli "un travail tout à fait remarquable" et souligné qu'il y avait eu une "très grande sérénité des structures de commandement". Nicolas Sarkozy a également pris la défense des forces de l'ordre : "nous sommes le seul pays où l'on considère qu'arrêter quelqu'un parce qu'il ne paie pas son billet, ce n'est pas normal". "Doit-on dire que c'est de la faute de la police parce que quelqu'un se bat au moment où on lui demande un contrôle ou on lui demande des explications ?", a dit le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, qui a quitté son poste au ministère de l'Intérieur lundi pour se consacrer à sa campagne. A gauche, les critiques pleuvent... "Nicolas Sarkozy, qui se dit désormais libre d'aller vers les Français, a semé depuis plusieurs années les graines d'une situation explosive", estime la candidate du PCF à la présidentielle, Marie-George Buffet, dans un communiqué. Xavier Bertrand et Rachida Dati, porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, ont répliqué, dans un communiqué, et souligné que "en dix ans, les socialistes n'ont pas changé : le laxisme reste au centre de leur approche. Plutôt que de condamner les violences et les atteintes aux lois de la République, ils cherchent à les justifier". François Baroin a estimé, sur notre antenne, que le contrôle du voyageur sans papiers s'était déroulé normalement. "Un homme de 32 ans est contrôlé par les forces de l'ordre. Et puis ça dégénère et ensuite ça se transforme en guérilla urbaine, en violence inacceptable, intolérable. Rien ne justifie ce qui s'est passé gare du Nord." Etienne Guffroy (avec Reuters)