Villiers-le-Bel : une marche en mémoire des victimes dans le calme

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après deux nuits de violences urbaines provoquées par la mort de deux adolescents, le calme est revenu à Villiers-le-Bel, en présence d'un imposant service d'ordre. Selon nos confrères du Figaro, l'expert judiciaire a rendu ses conclusions, elles seraient à décharge pour les policiers. Jeudi matin, une manifestation en la mémoire des deux jeunes morts dimanche a été organisée, dans le silence et le calme.

Silence et recueillement. Plusieurs centaines de personnes ont participé jeudi matin à une marche à la mémoire de deux adolescents morts dimanche à Villiers-le-Bel, précédée du corbillard transportant le cercueil de Moshin. Au premier rang, une grande banderole blanche exigeait que justice soit faite et que la vérité soit connue sur les circonstances du décès de Moshin et Lakami. Une cérémonie de prière funéraire a été organisée peu après dans un gymnase. Les proches des deux victimes, qui ont à plusieurs reprises lancé des appels au calme, n'ont pas souhaité s'exprimer.

Du côté de l'enquête, une information a été ouverte contre X dans la matinée par Marie-Thérèse de Givry, procureur de Pontoise, pour "homicides involontaires" afin de faire toute la lumière sur cette affaire. Dans son édition datée du 29 novembre, le journal Le Monde, qui s'appuie sur une vidéo amateur, estime que les circonstances du drame restent confuses compte tenu des dégâts importants constatés sur la voiture de police impliquée dans l'accident et de ceux, superficiels, que présente la mini-moto.

Mais selon un spécialiste de la sécurité chez Renault interrogé par Europe1.fr, l'état de la voiture sur les photos publiées par la presse n'a rien d'étonnant et peu s'expliquer par le choc avec un deux-roues. Cette personne, qui a travaillé sur la structure même du Renault Scénic, explique que les carosseries sont faites pour se déformer et protéger les passagers du véhicule. Elle estime que la vitesse de la voiture était sans doute inférieure à 65 km/h, vitesse à laquelle sont réalisés les crash-tests.

Des explications confirmées par Le Figaro en kiosque ce matin. Le journal a eu accès au rapport remis par l'expert judiciaire appelé par la police des polices, l'IGPN. Celui-ci explique que les dégâts sur la voiture sont bien dûs à la violence du choc sur la partie avant gauche et que la moto devait rouler à 70 km/h alors que la voiture de police roulait à 40 km/h. Le rapport souligne également que les secours étaient arrivés en moins de 10 minutes et que la police avait immédiatement porté assistance aux deux adolescents.

La nuit de mercredi à jeudi a été relativement calme. Quelques feux de poubelles et de véhicules ont été signalés mais pas d'affrontements mercredi soir à Villiers-le-Bel. Des jeunes du quartier, doutant de la version de l'accident aussitôt validée par l'exécutif, avaient laissé exploser leur colère dimanche et lundi soir. A peine rentré d'une visite en Chine, Nicolas Sarkozy a multiplié les rencontres et annoncé aux familles des jeunes tués l'ouverture d'une information judiciaire pour élucider les circonstances de leur mort. Cette décision a été saluée comme un geste "de justice et d'apaisement" par l'avocat des familles, Jean-Pierre Mignard. Jeudi soir, le dispositif policier était maintenu pour prévenir de nouvelles violences, imputées par Nicolas Sarkozy à la "voyoucratie".