45 jours d'arrêt de travail, yeux au beurre noir, nez cassé, un poumon perforé, trois côtes brisées : le commissaire Jean-François Illy, gravement blessé juste après l'accident de moto à Villiers-le-Bel car pris à partie par une bande, est sorti de son silence.
Pas question de pardonner à ses agresseurs. "Ils voulaient se faire la peau d'un flic", a déclaré le fonctionnaire de police. "Comme il y a eu deux morts dans la cité, ils disaient que deux flics allaient mourir". "Quand je vois qu'ils ont tiré ensuite sur certains de mes collègues, c'est incompréhensible", a jouté M. Illy. "Ce qui me désole, c'est qu'on ne parle pas de la police qui intervient pour sécuriser dans des lycées", a conclu le commissaire de Sarcelles.
Jean-François Illy avait reçu mercredi dernier la visite à l'hôpital d'Eaubonne de Nicolas Sarkozy et de la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie. Cette dernière recevra par ailleurs les policiers et sapeurs-pompiers blessés le 13 décembre. Dimanche, la ministre de la Justice Rachida Dati a affirmé que les tirs contre les forces de l'ordre lors des violences à Villiers-le-Bel avaient été le fait "d'individus déterminés, armés venus pour tuer", passibles selon elle de la cour d'assises.
La police a distribué mardi à Villiers-le-Bel des tracts appelant d'éventuels témoins de "coups de feu tirés contre des policiers" lors des violences qui ont éclaté dans la ville, à témoigner anonymement et contre une rémunération à hauteur de "plusieurs milliers d'euros".