Valls veut accélérer la réforme territoriale

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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - Le Premier ministre aimerait boucler ce texte avant la fin du quinquennat. Et il va avoir du mal.

L’INFO. En politique, il n’y a pas de place pour le hasard. Dans son discours devant l’Assemblée nationale, Manuel Valls a expliqué mardi qu’il souhaitait aller plus vite sur la réforme territoriale, qui fait tant grincer des dents les barons locaux. Tout sauf anodin. Car selon Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, son objectif est de boucler la réforme avant la fin du quinquennat.

Histoire de ne pas braquer tous ceux qui considèrent déjà que cela va trop vite, l’objectif n’est officiellement pas si ambitieux Non, cette ambition, c’est juste "une volonté", démine un conseiller du Premier ministre. Dans la réalité, l’idée fait pourtant son chemin : marquer le quinquennat en bouclant la réforme des territoires avant 2017. Et, pour Manuel Valls, accrocher à son tableau de chasse une grande réforme de structure.

Des élus pressent pour aller plus vite… Les ministres en charge du dossier ainsi que les élus aux avant postes sur le sujet considèrent que le calendrier est trop étiré dans le temps et qu’il faut accélérer. Manuel Valls avait annoncé qu’il voulait passer à 12 régions en 2017, supprimer les conseils départementaux en 2021 et créer des "super communes" en 2018. "Pour les Français, afficher 2021 comme horizon, c’est leur dire : ‘ça ne se fera pas, c’est virtuel’", décrypte un député socialiste. Mardi, lors de la réunion de groupe socialiste à l’Assemblée, pourtant consacrée essentiellement au vote crucial du programme de stabilité prévu quelques heures plus tard,  un élu de l’Est a interpellé le Premier ministre pour lui demander d’aller plus vite.

… d’autres freinent des quatre fers. Si le message a semble-t-il été entendu, Manuel Valls va se heurter à de nombreuses difficultés. Pour la suppression des conseils départementaux, par exemple, il faudrait en passer par une révision constitutionnelle. Et sans majorité au Congrès, c’est impossible. Autre obstacle à venir : les élections cantonales et régionales en mars 2015, qui rendent difficile une telle réforme. Dernier souci pour le chef du gouvernement, et pas le moindre : les élus récalcitrants vont continuer à se battre pour sauver ce qui peut l’être, à savoir leur job. On parie déjà que le prochain projet de loi  sur la reforme des territoires, qui sera présenté en Conseil des ministres le 14 mai, sera passé à la moulinette au Sénat.

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