Va-t-on juger les personnes déclarées irresponsables ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A la demande de Nicolas Sarkozy, la ministre de la Justice va lancer une réflexion sur la création d'une audience spécifique, à l'issue de la procédure d'instruction, pour les personnes déclarées pénalement irresponsables. L'idée étant de répondre à la douleur des familles qui sont dans ce cas-là privées de procès. Nicolas Sarkozy et Rachida Dati ont rencontré respectivement vendredi et samedi les familles des deux aides-soignantes assassinées par un ancien patient à l'hôpital psychiatrique de Pau.

"La délinquance évolue, la justice évolue"... Des mots signés Rachida Dati, la ministre de la Justice à propos des évolutions juridiques souhaitées par Nicolas Sarkozy concernant les délinquants sexuels et les criminels irresponsables. Et d'ajouter : "Les outils doivent s'adapter et changer quand c'est nécessaire".Samedi dans la matinée, la garde des Sceaux a rencontré à Paris les familles de deux aides-soignantes paloises tuées par un malade mental à l'hôpital psychiatrique de Pau (Pyrénées-Atlantiques) en 2004. C'est après avoir rencontré ces mêmes familles la veille à Bayonne que le chef de l'Etat avait relancé l'idée d'organiser des procès pour les criminels déclarés pénalement irresponsables. La ministre de la Justice estime que ces audiences pourraient aider les familles des victimes à faire leur deuil."Ces familles très dignes ne demandent pas vengeance", a dit Rachida Dati. "Elles veulent qu'on les entende, elles veulent de la justice, c'était important d'écouter leur douleur. Lorsqu'on leur dit qu'il y a un non-lieu, cela ne veut pas dire que les faits n'ont pas existé", a-t-elle souligné. "Dans un procès, il y a plusieurs parties, on parle de la personne mise en examen, de l'accusé, mais pour moi les parties qui priment ce sont les victimes, donc il est important de les entendre", a-elle ajouté, reprenant le thème de la défense des victimes cher à Nicolas Sarkozy. A propos de la récidive des délinquants sexuels, Rachida Dati a justifié le souhait du président de renforcer la législation pour mettre hors d'état de nuire des pédophiles récidivistes comme Francis Evrard, violeur présumé d'un petit garçon de cinq ans agressé la semaine dernière. "On ne peut plus laisser sortir des bombes à retardement", a-t-elle estimé. Sur ces sujets, la garde des Sceaux a estimé que la politique menée par le président Nicolas Sarkozy était "plus que pertinente, et plus que jamais à l'ordre du jour".