Universités : le gouvernement en quête de "consensus"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le gouvernement s'attelle à la réforme des universités avec la préparation de la loi dispensant plus d'autonomie aux campus, animé par le souci de favoriser des "consensus" sur un terrain miné après la crise du CPE.

François Fillon, ministre de l'Enseignement supérieur de 1993 à 1995 et ministre de l'Education nationale de 2004 à 2005, a reçu vendredi à Matignon le bureau de la conférence des présidents d'universités aux côtés de Valérie Pécresse. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche avait organisé jeudi une table ronde avec étudiants, enseignants, chercheurs, personnels et présidents d'université. "Ce qui nous a été demandé, c'est que la loi fixe les grands principes et qu'elle ne ferme pas des portes", a-t-elle déclaré vendredi à l'issue de la réunion. "L'idée n'est pas de créer par cette loi de nouvelles contraintes administratives mais de les alléger", a-t-elle souligné. "Je pense que sur ces dossiers ont trouvera des sujets de consensus", a-t-elle assuré, réaffirmant sa volonté de "laisser un maximum de place à la concertation". Trois groupes de travail rendront leur synthèse le 22 juin à Valérie Pécresse concernant la future loi sur l'autonomie des universités qui sera votée en juillet lors de la session extraordinaire du Parlement. "Les organisations étudiantes ont bien compris que l'autonomie, c'était un socle, et qu'après nous allions mettre des piliers pour construire cette nouvelle université sur les conditions de vie des étudiants, les logements, les bourses, la culture, le sport, l'accessibilité des handicapés, les carrières des enseignants et des chercheurs", a déclaré Valérie Pécresse. Les deux sujets tabous du chantier universitaire - la sélection à l'entrée en faculté et l'augmentation des droits d'inscription - "ne sont pas dans le champ de la réforme", a-t-elle réaffirmé."Il y a un certain nombre de mesures concrètes qui j'espère pourront être mises en place dès la rentrée", a précisé la ministre, insistant notamment sur la rénovation des locaux universitaires et le problème du logement étudiant. "Les étudiants nous ont demandé d'ouvrir un autre chantier dès la rentrée et je m'y engage : la lutte contre l'échec au premier cycle universitaire", a-t-elle ajouté. Cinquante pour cent des étudiants échouent à l'issue de la première année. Le projet de loi entend réformer la gouvernance des universités en dotant notamment des conseils d'administration trop souvent pléthoriques d'un pouvoir de décision. Les universités pourront gérer librement leur patrimoine immobilier, recruter leurs enseignants, conclure des accords de partenariat avec des entreprises ou solliciter des financements privés. Une enveloppe de cinq milliards d'euros est prévue pour l'enseignement supérieur durant le quinquennat Sarkozy. Le Premier ministre se rend vendredi après-midi à l'université Paris Sud XI à Orsay (Essonne).