L'intervention de Jacques Chirac, qui a décidé de ne pas solliciter de troisième mandat à la présidence de la République, a ému Nicolas Sarkozy. "C'était un moment émouvant, parce que c'était certainement une page de la vie de Jacques Chirac qui se tournait mais d'une certaine façon c'était une page de la nôtre, peut-être de la mienne également", a déclaré le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle. "J'ai donc trouvé que c'était un moment émouvant, digne, sincère et important. Ça m'a touché", a-t-il ajouté. Jacques Chirac a annoncé dimanche soir dans une allocution radio-télévisée qu'il ne solliciterait pas un nouveau mandat présidentiel et que "s'agissant des échéances électorales" il aurait "l'occasion d'exprimer (ses) choix personnels". Nicolas Sarkozy, qu'un sondage donne en baisse de quatre points dans les intentions de vote au premier tour avec 27% contre 25,5% à Ségolène Royal et 23% à François Bayrou, avait souligné dimanche qu'il savait ce que dirait Jacques Chirac. "Je sais ce que Jacques Chirac va dire puisqu'il me l'a dit", avait confié le président de l'UMP sur Canal+. Il est revenu sur le sujet lundi. "Je savais ce qu'il allait dire hier soir et que je sais même ce qui va se passer dans la suite parce que Jacques Chirac et moi avons parlé", a-t-il déclaré sur France Inter, sans vouloir en dire plus. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Nicolas Sarkozy, auto-proclamé candidat de la "rupture", avait jugé qu'un adoubement présidentiel serait "un événement politique important" mais que cela ne voudrait "certainement pas" dire que Jacques Chirac et lui se ressemblent. Lundi, il a fait remarquer qu'il y avait "beaucoup de commentaires très politiques" et qu'il n'avait "pas envie d'avoir un commentaire politique mais de faire simplement un commentaire humain. "J'aimerais qu'on mette plus l'accent sur le mot vie que sur le mot politique", a-t-il dit. Le ministre de l'Intérieur, qui a 52 ans et Jacques Chirac 74, a souligné ne s'être "jamais senti l'héritier de personne". "Je le dis sans aucune arrogance", a-t-il dit en réponse à la question de savoir s'il se sentait l'héritier de Jacques Chirac, qui mettra un terme en mai à 40 ans de vie politique. "La France c'est la République, il n'y a pas d'héritage. Je n'ai à capter ni un héritage ni à en donner, le président de la République ce n'est pas lui qui désigne son successeur", a ajouté Nicolas Sarkozy. La président de l'UMP, qui a dit avoir eu "des centaines" de tête-à-tête avec Jacques Chirac, a dit partager beaucoup de choses avec le président de la République sortant. "J'ai habité dans la même famille politique que Jacques Chirac depuis que je suis entré dans la vie politique. Je dois le reconnaître, nous partageons beaucoup de choses ensemble", a-t-il déclaré.