Une femme voilée crée la polémique à l’Assemblée

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Des députés UMP réclament une modification du règlement pour interdire le port des signes religieux dans l’hémicycle.

"Pour être admis dans les tribunes, le public doit porter une tenue correcte. Il se tient assis, découvert et en silence", stipule l'article 8 du règlement de l'Assemblée nationale qui oppose, suite à la présence dans l’hémicycle le 12 novembre d’une lycéenne voilée, les députés UMP et le président de l’Assemblée Bernard Accoyer.

Selon Bernard Accoyer, cette règle, "vieille de plus d'un siècle, ne saurait être opposée au port du foulard" et vaut uniquement pour le "couvre-chef" des hommes. Le président de l’Assemblée nationale a par ailleurs rappelé que " les libertés de religion et d'opinion font partie des droits fondamentaux des citoyens" et que le port de signes (ou tenues) religieux est interdit par la loi "dans les seules écoles, collèges et lycées publics, ce qui signifie bien, a contrario, qu'il est autorisé dans les autres lieux publics".

Mais tous les députés de la majorité ne l’entendent pas de cette façon. Mardi soir, lors d’une réunion à huis clos du groupe UMP, la députée Françoise Hostalier a fait savoir qu'elle n'était pas d'accord avec Bernard Accoyer et a réclamé la modification du règlement de l'Assemblée pour que le port du voile islamique soit interdit dans les tribunes du public dans l'hémicycle. "Ce sont les femmes musulmanes elles-mêmes qui nous demandent d'être fermes sur ces principes" face à "la montée des intégrismes", a-t-elle affirmé.

Une position aussi soutenue par le porte-parole du gouvernement. Jean-François Copé qui a déclaré mardi se "joindre" aux protestations de ses collègues qui affirment que le port d'un foulard en séance "est formellement interdit" par le règlement.