Les enquêteurs tiennent un suspect très sérieux dans l'affaire de la profanation du carré juif du cimetière de Lille sud il y a presque 3 semaines. Quarante-neuf stèles de tombes juives avaient été dégradées et deux cassées dans la nuit du 31 mars au 1er avril derniers. Cette profanation avait suscité des réactions indignées dans la classe politique et une condamnation officielle du président Jacques Chirac. L'homme interpellé a été identifié par une trace de sang sur une stèle profanée. Son nom avait été inscrit au fichier national automatisé des empreintes génétiques à la suite de faits de dégradations commis pendant la vague de violences dans les banlieues en 2005. Les explications du suspect, en garde à vue depuis 48h00, sont qualifiées de "très confuses" par la police. Venu se recueillir sur la tombe d'un membre de sa famille, il aurait improvisé son action violente, en état d'ébriété et sans raison précise. Les enquêteurs écartent donc, à ce stade de la procédure, l'hypothèse d'un acte prémédité commis par un groupe organisé. Par ailleurs, on a appris ce matin que 52 tombes avaient été recouvertes d'inscriptions nazies, notamment de croix gammées, dans le carré musulman du cimetière militaire de Notre-Dame de Lorette, à Ablain Saint-Nazaire près d'Arras, dans la nuit de mercredi à jeudi. Il s'agit d'un des plus importants cimetières militaires de la Première Guerre mondiale. Etienne Guffroy (avec Reuters)