Un scrutin mobilisateur et quelques bugs

  • Copié
Administrator User , modifié à
Entre actes de vandalisme et incitations à aller voter, le scrutin de ce dimanche a suscité un peu d'agitation. Messages dans des hauts-parleurs, places de cinéma gratuites, des initiatives citoyennes se sont multipliées dans plusieurs villes de France, alors dans les isoloirs, les électeurs s'adaptaient plus ou moins bien au vote électronique.

Mauvaise surprise ce dimanche à Marseille, dans une vingtaine de bureaux du centre ville, les serrures d'accès avaient été obstruées dans la nuit avec de la glu et des clous. Mais à côté de ce couac, un peu partout en France, différentes initiatives se sont mises en place pour inciter les Français à aller aux urnes. Dans la banlieue lyonnaise, des associations ont parcouru en camionnette les cités pour inviter les nouveaux inscrits à faire usage de leur carte électorale. A Ronchin, dans la banlieue de Lille, le centre régional de la marionnette offrait l'entrée aux adultes présentant une carte de vote tamponnée, pour la séance de 16 heures. Le directeur des cinémas de Saint-Omer et Maubeuge, Bernard Coppey, proposait la séance à 4,50 euros au lieu de 7,20 euros aux bons citoyens. "Si on continue à ne pas voter, que va-t-il se passer ? Tant mieux si cela incite une ou deux personnes à aller voter c'est cela de gagné", expliquait-il. De son coté, le Nantes Atlantique Canoë Kayak (NACK) offrait aux votants 2 heures de sorties sur l'Erdre. Dans une centaine de communes réparties partout en France, environ 1,5 million d'électeurs ont dû se familiariser avec les machines à voter électroniques. Sur la Côte d'Azur, à Antibes, Mandelieu, Mougins, Valbonne, Sophia-Antipolis, Vence, Villeneuve-Loubet et Saint-Laurent-du Var on ne faisait pas état de problèmes techniques. Un clavier, un numéro par candidat, une pression sur le numéro choisi : rien d'insurmontable, assuraient des témoins. "C'était simple comme bonjour. En dehors d'une longue file d'attente avant de pouvoir accéder à la machine, plus d'une demi-heure, personne n'a connu de problème devant moi, même les personnes âgées", raconte Madeleine Canepa, qui a voté à Saint-Laurent-du-Var. En revanche, la ville de Reims, où les 100.000 votants devaient utiliser des machines, a connu des problèmes de retard dans cinq bureaux, en raison de problèmes de mise en service du matériel. Quelques incidents aussi à Issy-les-Moulineaux , où certains électeurs ont renoncé au vote en raison d'une attente trop longue. Avec un seul ordinateur par salle, à l'école Jules Ferry, il y avait entre une demi-heure et une heure et demie d'attente. Dans la file, Nadine ne cachait pas son agacement : « Non seulement on fait la queue, mais j'ai peur que, si jamais il y a un bug, on ne puisse pas rattraper ça, je n'ai pas trop confiance. » Dans les prisons de Toulon-La Farlède et à Draguignan, une soixantaine de détenus ont voté grâce au vote par procuration, a rapporté l'administration pénitentiaire. Deux milliers de détenus devaient prendre part au vote au total, un record. Nombre d'électeurs, sans expliciter leur vote, se prenaient à espérer. "J'attends un vrai changement et j'aimerais bien que l'image de la France soit portée par quelqu'un ou quelqu'une dont on puisse être fier", disait un homme à Paris. "Je veux un président ou une présidente qui ne fait pas peur", disait une femme à Strasbourg. Anne Le Gall