Un rapport négatif sur la présence américaine en Irak

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Au lendemain d'une visite surprise en Irak de George W. Bush, un rapport de la Cour des comptes américaine a conclu mardi que le gouvernement de Bagdad n'avait pas atteint onze des dix-huit objectifs fixés par le Congrès américain en terme de progrès militaires et politiques.

C'est un rapport au vitriol sur la présence américaine en Irak que la Cour des Comptes vient de publier, au lendemain de la visite surprise de George W. Bush dans ce pays. Premier constat : le gouvernement de Bagdad n'a pas atteint onze des dix-huit objectifs fixés par le Congrès américain en terme de progrès militaires et politiques. "Le gouvernement irakien a atteint trois objectifs, quatre autres en partie, et les 11 autres pas du tout", précise le rapport du GAO, l'organisme indépendant chargé des audits pour le Congrès."Des lois cruciales n'ont pas été passées, la violence reste élevée et il n'est pas clairement établi que le gouvernement irakien dépensera 10 milliards de dollars des fonds destinés à la reconstruction", ajoute-t-il. David Walker, le contrôleur général du GAO, a été interrogé lors d'une audition de la commission des Affaires étrangères du Sénat sur le fait de savoir si le gouvernement du Premier Ministre Nouri al-Maliki avait échoué. "Je pense que l'on peut dire qu'il présente des dysfonctionnements, que le gouvernement ne fonctionne pas", a déclaré M. Walker. Cet état des lieux au premier jour d'une rentrée parlementaire placée sous le signe de l'Irak doit être suivi dans les prochains jours d'autres évaluations de la situation sur le terrain. Le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, qui s'est engagé à poursuivre son combat au Congrès pour en finir avec la guerre en Irak a assuré mardi que son parti écouterait ces témoignages "l'esprit ouvert". Mais, a-t-il ajouté, la Maison Blanche doit reconnaître que sa stratégie "a échoué, dans une guerre de plus de quatre ans, où ont déjà péri plus de 3.700 soldats américains et des dizaines de milliers d'Irakiens, et après une addition de près de 500 milliards de dollars payée par les contribuables américains". L'administration Bush, pour sa part, doit défendre sa stratégie en Irak devant le Congrès d'ici au 15 septembre et ses partisans républicains devront décider s'ils continuent à la soutenir ou s'ils sont prêts à céder à la pression d'une opinion publique de plus en plus hostile. La Maison Blanche a minimisé mardi la signification du rapport du GAO, affirmant que ses conclusions ne donnaient pas une image complète des réalités irakiennes. Un porte-parole de la Maison Blanche, Tony Fratto, a jugé "plus utile d'attendre" les témoignages des responsables civil et militaire en Irak ainsi qu'un rapport du président Bush la semaine prochaine "pour une image plus complète de la situation actuelle en Irak et pour des recommandations pour l'avenir".