Un chef Farc libéré, espoir pour Betancourt

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président colombien Alvaro Uribe a libéré lundi un chef des Farc afin de relancer le processus de paix et de tenter de parvenir à la libération d'otages détenus par les rebelles d'extrême gauche, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt. Selon le porte-parole de l'Elysée, Rodrigo Granda a été libéré à la demande de Nicolas Sarkozy, qui a relancé les démarches pour tenter d'obtenir la libération d'Ingrid Betancourt depuis son entrée en fonction le 16 mai.

Il y avait comme un vent d'espoir mardi matin à l'Elysée. La soeur d'Ingrid Betancourt, Astrid, sa fille Mélanie et son ancien mari, père de ses enfants, Fabrice Delloye, ont été reçus par Nicolas Sarkozy, lequel a beaucoup travaillé ces derniers jours à la libération massive de rebelles des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Le président colombien Alvaro Uribe a déjà autorisé l'élargissement de 190 rebelles en signe de bonne volonté. Et parmi eux, Rodrigo Granda, qui avait été arrêté en décembre 2004 à Caracas, au Venezuela. Celui qui est considéré comme le "ministre des Affaires étrangères" des Farc a été héliporté jusqu'à Bogota où il a été conduit au siège de la Conférence épiscopale catholique. Il pourrait jouer un rôle-clé dans les négociations à venir pour la libération des otages. "Rodrigo Granda a été libéré cet après-midi", a déclaré le président colombien Alvaro Uribe lors d'une intervention télévisée diffusée tard lundi soir. "Le gouvernement lui a donné toutes les garanties afin qu'il puisse se comporter en acteur du processus de paix", a-t-il poursuivi. Le président colombien a précisé que c'était à l'initiative du président français qu'il avait libéré Rodrigo Granda. Dans un communiqué diffusé aussitôt par l'Elysée, Nicolas Sarkozy a salué "cette décision très importante". Selon le porte-parole de l'Elysée, Rodrigo Granda a été libéré à la demande du président français. "Le président de la République a eu le président Uribe hier soir au téléphone. Il a salué ce geste très courageux et très fort", a dit à David Martinon. "C'est un geste dont nous espérons maintenant qu'il débloque la situation." "Aucune condition n'a été posée à la libération de Granda", a-t-il précisé. "En tout cas, nous nous n'en avons posé aucune." "Je dois vous prévenir que dans les temps qui viennent, nous vous parlerons moins parce qu'on entre dans une phase difficile au cours de laquelle il sera très difficile de donner des informations sur l'état d'avancement des discussions", a ajouté David Martinon. "On est dans des discussions très fines." Nicolas Sarkozy doit aussi évoquer le sort d'Ingrid Betancourt au sommet du G8, qui se tient cette semaine à Heiligendamm, dans le nord de l'Allemagne, ont déclaré David Martinon et Fabrice Delloye à l'issue de l'entretien de trois quarts d'heure mardi à l'Elysée. Le chef d'Etat français en parlera "notamment" au président américain Georges Bush. "La solution ne viendra pas du G8 mais l'engagement du G8 peut être une arme de plus dans ce processus qui est difficile et compliqué", a-t-il ajouté. Pour Fabrice Delloye, ce sera "non seulement le cas d'Ingrid Betancourt mais aussi le cas de la Colombie" et le problème plus général des otages qui seront ainsi évoqués au G8. Le gouvernement français et la famille d'Ingrid Betancourt attendent en particulier, maintenant, une preuve de vie. "C'est très encourageant et je veux y croire", a pour sa part réagi Yolanda Pulecio, la mère de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle colombienne. "Quand j'ai vu que Granda était dans l'hélicoptère, j'étais heureuse", a-t-elle poursuivi. Cette mesure relance les espoirs de libération pour la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, détenue depuis 2002 en compagnie de sa directrice de campagne, Clara Rojas, et pour trois ressortissants américains capturés en 2003.