UE : Sarkozy et Zapatero s'accordent sur un "traité simplifié"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy a fait jeudi sa première visite en Espagne depuis son accession à l'Elysée. Il a rencontré à Madrid Jose Luis Rodriguez Zapatero, qui dirige le gouvernement espagnol. Les deux hommes sont tombés d'accord sur l'importance de s'entendre rapidement à 27 sur un traité à même de relancer une construction européenne au point mort depuis deux ans. Nicolas Sarkozy a précisé que le texte serait élaboré par l'Allemagne, actuelle présidente de l'UE.

José Luis Zapatero partage le point de vue de Nicolas Sarkozy sur la relance de l'Europe. Comme il l'a récemment fait avec l'Allemande Angela Merkel et l'Italien Romano Prodi, Nicolas Sarkozy a présenté ce jeudi à José Luis Zapatero son idée de traité "simplifié" ne reprenant que le volet institutionnel du projet de Constitution que la France a rejeté par référendum en mai 2005 (et que l'Espagne a approuvé de la même manière à 76%). "Un pays qui a voté oui, un pays qui a voté non partagent aujourd'hui la même analyse et la même volonté", a déclaré le président français après un déjeuner de travail et un entretien avec son homologue espagnol. "Nous pensons tous les deux que l'Europe doit avancer, qu'elle ne doit pas rester immobile. Deuxièmement, qu'il faut aller vite parce que l'Europe a déjà perdu trop de temps. Et troisièmement qu'il faut un nouveau traité sur le contenu duquel nous sommes extrêmement proches pour pouvoir débloquer la situation", a ajouté Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse au palais de la Moncloa. A trois semaines du conseil européen de Bruxelles des 21 et 22 juin, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero a lui aussi plaidé pour un accord "au plus tôt". "Nous ne pouvons pas perdre de temps. Nous devons mettre toute notre énergie au service d'une Europe qui travaille mieux, afin que les 27 reprennent l'initiative", a-t-il dit. Moins d'un mois après son élection, Nicolas Sarkozy a dit son souhait de travailler "main dans la main" avec les Espagnols pour sortir l'Union du marasme où l'ont plongée les "non" français et européen à la Constitution, au printemps 2005. Evoquant pour sa part un "traité de base", José Luis Rodriguez Zapatero lui a fait part des desiderata de Madrid, qui veut notamment privilégier le vote à majorité qualifiée, doter l'UE d'un "ministre" des Affaires étrangères et réformer la présidence du Conseil européen. Nicolas Sarkozy a précisé qu'il n'était pas question de prendre comme base de discussion la proposition française, mais un texte élaboré par l'Allemagne, actuelle présidente de l'UE. "Ce n'est pas un texte français. Le texte, ce sera celui de la présidence. Ce qui compte, c'est qu'on sorte l'Europe de son immobilisme", a déclaré le chef de l'Etat. A Madrid, les discussions ont aussi porté sur l'idée du président français d'une Union de la Méditerranée, sur le modèle de l'Union européenne. "Il faut faire en Méditerranée ce que les Européens ont eu la sagesse de faire il y a 60 ans avec l'Europe", a dit Nicolas Sarkozy. Comme Romano Prodi lundi, Zapatero a accepté l'idée d'une réunion à huit (France, Italie, Espagne, Grèce, Chypre, Malte, Portugal et Slovénie, qui présidera l'Union au premier semestre 2008) pour étudier cette idée. Dans l'esprit de Nicolas Sarkozy, cette structure pourrait accorder un "rôle pivot" à la Turquie, à qui le président français refuse de l'entrée dans l'UE, à la différence de Zapatero. Les deux hommes sont par ailleurs convenus d'évoquer le sujet désenclavement de l'Espagne lors du prochain sommet franco-espagnol, à l'automne. Madrid réclame des connections électriques et ferroviaires transpyrénéennes, ce qui pose des problèmes de coût et d'environnement. Après la conférence de presse, Nicolas Sarkozy s'est entretenu avec le leader de l'opposition de droite Mariano Rajoy (PP), qui fut comme lui ministre de l'Intérieur. Le chef de l'Etat, qui est accompagné du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et de celui de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, devait ensuite dîner avec le roi Juan Carlos au palais de la Zarzuela.