Traité simplifié : Nicolas Sarkozy se veut optimiste à Varsovie

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy s'est montré modérément optimiste, à l'issue d'une visite à Varsovie, sur la possibilité d'un accord sur un traité institutionnel simplifié au Conseil européen des 21 et 22 juin. Le chef de l'Etat a admis qu'il restait "du chemin à parcourir".

Faire adopter un traité simplifié n'est pas chose simple et l'étape de Varsovie était sur ce plan risquée pour Nicolas Sarkozy. "Je pense qu'on peut vraiment aboutir à un accord", a déclaré le président français à l'issue d'entretiens avec le président et le Premier ministre polonais, Lech et Jaroslaw Kaczynski. "C'est difficile, il y a encore du chemin à parcourir (...) Ce n'était pas l'étape la plus simple mais j'ai bon espoir." Dans l'entourage du président, on estime qu'il faudra attendre la fin du sommet de Bruxelles des 21 et 22 juin prochains pour faire éventuellement sauter les ultimes verrous, dont l'opposition polonaise au vote à la double majorité, contesté par aucun autre membre de l'UE. "Si les Polonais veulent faire des concessions, ce sera vraisemblablement dans les dernières heures du Conseil." La délégation française affichait donc jeudi des objectifs relativement modestes pour la visite à Varsovie de Nicolas Sarkozy : dialoguer, échanger des idées, faire de la pédagogie en montrant à la Pologne où est son intérêt et surmonter leur "méfiance presque viscérale". Selon son entourage, le président français s'est efforcé de convaincre ses interlocuteurs qu'ils ne devaient pas se cantonner à jouer d'une capacité de blocage mais qu'ils devaient aussi être une force de proposition. Nicolas Sarkozy, qui multiplie les contacts avec ses partenaires européens depuis son élection le 6 mai, n'en a pas moins déclaré qu'il n'envisageait pas un échec des tractations autour de sa proposition de traité simplifié... "J'envisage de me battre pour qu'on débloque la situation en Europe, qu'on trouve un accord, qu'on rassemble les 27 pays et qu'on essaye de sortir de cette situation d'immobilisme que nous connaissons aujourd'hui." Le chef de l'Etat suggère de reprendre dans un traité le seul volet institutionnel du projet de Constitution européenne rejeté en 2005 par la France et les Pays-Bas, dont le système de vote à la double majorité (55% des pays, 65% de la population de l'UE). Pour les dirigeants polonais, ce système pénalise leur pays et favorise trop l'Allemagne. "Nous sommes prêts à nombre de concessions", a déclaré Lech Kaczynski, qui a néanmoins réaffirmé que Varsovie n'était pas disposée à accepter le système de vote de la double majorité "qui abaisse le rang de la Pologne lors des votes". Les dirigeants polonais proposent de retenir comme base de calcul la racine carrée de la population de chaque pays. Les autres pays grands pays de l'UE refusent de rouvrir la boîte de pandore qui consisterait à relancer des négociations sur le système de vote au sein de l'UE. Lors d'une conférence de presse commune, Lech Kaczynski s'est cependant dit convaincu que le 22 juin "devrait être une journée de succès" pour l'Union européenne.