Tour de France : Rasmussen hué par le public

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Maillot jaune sur les épaules, le Danois Michael Rasmussen a été copieusement hué par le public du Tour de France au départ de la 16e étape à Orthez.

C'est avec un bon quart d'heure de retard sur l'horaire prévu que la 16e étape du Tour de France a été lancée. Le départ de cette étape a en effet été mouvementé. Les coureurs ont réagi à l'exclusion de l'équipe Astana et de sa star, le Kazakh Alexandre Vinokourov. Un contrôle anti-dopage a révélé qu'il pratiquait des tranfusions sanguines pour augmenter ses performances. Cinq équipes françaises et les deux équipes allemandes, Gerolsteiner et T-Mobile, ont ainsi exprimé leur mécontentement. Au moment où le drapeau a été abaissé avec 10 minutes de retard par le directeur de course, Jean-François Pécheux, les sept équipes sont restées volontairement sur la ligne, laissant les autres formations entamer seules le parcours. Rasmussen, après avoir toisé du regard ses rivaux français, s'est mis à rouler mais le Danois a été vite rattrapé par le mécontentement de la foule. Le porteur du maillot jaune n'avait pas fait plus de 100 mètres qu'une clameur de désapprobation et des sifflets montaient des rangées de spectateurs massés le long des barrières de sécurité. Restées sur la ligne, les équipes françaises et allemandes ont, elles, été applaudies. "Bravo, les gars !", hurlait un spectateur. "Continuez comme ça ! N'arrêtez pas le combat !", criait un autre. Le contrôle positif de Vinokourov après le contre-la-montre d'Albi, samedi dernier, a fait l'effet d'un coup de tonnerre dans le peloton. "On se serait passé de tout cela", a reconnu le champion de France, Christophe Moreau. "Déjà au départ de Londres l'ambiance était électrique. "Cela ne s'est pas arrangé avec les problèmes de Rasmussen", a poursuivi le coureur de l'équipes AG2r. "Mais le contrôle de Vinokourov, ça a été le coup de massue." "Quand j'ai vu ça, j'avais envie de pleurer de désespoir", a renchéri Stéphane Goubert. "Vinokourov a fait du mal au public, aux coureurs et au Tour de France. "Il faut garder l'espoir. Il y a encore des moyens de s'en sortir. Il faut se mobiliser car l'union fait la force. On doit pouvoir réussir à créer quelque chose de nouveau", a ajouté Goubert. Se montrant beaucoup plus clair, le directeur sportif d'AG2r, Vincent Lavenu, a dit que ses coureurs ne voulaient plus courir avec Rasmussen, averti à deux reprises par l'UCI pour ne pas avoir fourni son emploi du temps, et avoir échappé à des contrôles antidopage inopinés. Cette manifestation de mécontentement intervient après la scission de l'Association des groupements sportifs (AIGCP) et la création d'une association baptisée "Mouvement pour un cyclisme crédible" (MPCC). Cette association regroupe les directeurs sportifs de sept équipes qui manifestaient mercredi matin à Orthez. Ces équipes avaient quitté une réunion houleuse de l'AIGCP avant le Grand Départ de Londres. "On veut s'en sortir", a lancé Lavenu. "Il n'est pas possible de rester avec des gens qui ne respectent pas les règles du jeu." Reprenant la position des organisateurs du Tour de France, exprimée mardi à Pau, Lavenu a estimé que Rabobank n'aurait jamais dû autoriser Rasmussen à participer à la Grande Boucle.