Toulouse : un sixième décès parmi les surirradiés

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un sixième patient est décédé parmi les 145 personnes victimes d'une surdose de radiations lors de leur traitement à l'hôpital Rangueil de Toulouse entre avril 2006 et avril 2007. Selon un rapport d'expertise, c'est l'utilisation d'un matériel d'étalonnage inadapté qui est à l'origine de ces drames.

"Il s'agit d'une seule erreur, et non d'une cascade de dysfonctionnements comme dans le cas d'Epinal", a expliqué le Pr Patrick Gourmelon, directeur de la radioprotection à l'IRSN qui a rendu un rapport d'expertise sur les incidents de Toulouse. L'hôpital Rangueil utilisait un appareil destiné à irradier au millimètre près les tumeurs cérébrales profondément situées. Pour adapter les microfaisceaux à la tumeur à traiter, l'appareil utilise un "collimateur", qui module la forme du faisceau en fonction de la géométrie de la tumeur. Un "détecteur" reçoit le flux des photons et mesure la dose reçue par le patient. Selon l'IRSN, c'est ce détecteur qui a sous-estimé la dose et faussé tous les calculs du logiciel.

L'IRSN mène actuellement une expertise "patient par patient pour déterminer le risque des surdoses reçues sur les parties sensibles du cerveau" même si le lien entre les décès et les surexpositions n'a pas été formellement établi. Six patients sont déjà décédés sur les 145 surriradiés entre avril 2006 et avril 2007. La dernière victime vivait à Perpignan.

L'association qui représente les victimes a été reçue au ministère de la Santé jeudi après-midi. Elle s'impatiente et réclame un traitement égalitaire avec les 500 victimes d'Epinal, à qui Roselyne Bachelot a promis le paiement d'une provision de 10.000 euros. Des représentants de l'association "SOS irradiés 31" ont été accueillis non pas par la ministre, mais par deux membres du cabinet et à la sortie, ils regrettaient de n'avoir obtenu aucune avancée concernant les indemnisations.