Tirs croisés contre le ministre Arif

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Fabienne Cosnay , modifié à
POLÉMIQUE - Jacob dénonce un "cafouillage". Morin y voit "un bordel du gouvernement".

Kader Arif, un "bleu" à l'Assemblée. Le ministre délégué aux Anciens combattants a parlé trop vite. Dans l'Hémicycle, jeudi matin, Kader Arif demande à prendre la parole et interrompt le débat en cours pour confirmer la libération des sept otages français au Cameroun. "Juste avec la prudence d'usage ... mais je viens d'avoir comme information, à confirmer, mais il semble qu'elle est confirmée, que nos otages au Cameroun ont été libérés", annonce le ministre, dans cette phrase pour le moins … compliquée. Au Quai d'Orsay, on juge la déclaration "étonnante" sans en dire plus. 20 minutes plus tard, Kader Arif demande à nouveau la parole à l'Assemblée … pour revenir sur ses propos. Une feuille à la main,  ministre explique alors que les informations sur la libération "ont été transmises par voie de presse" et "qu'il n'y a pas pour le moment de confirmation officielle à ce stade".

La leçon de Morin. Premier à dégainer contre le soldat Arif : l'ancien ministre de la Défense Hervé Morin. Le président du Nouveau Centre donne alors une petite leçon de diplomatie au ministre délégué aux Anciens Combattants, jugeant que Kader Arif n'était pas "dans son rôle" et que c'était "l'expression du bordel au gouvernement". "Il n'est absolument pas dans le rôle d'un ministre délégué aux Anciens combattants de faire une annonce comme celle-ci", estime Hervé Morin. "C'est au moins au ministre des Affaires étrangères, probablement même au Premier ministre" de la faire, tance-t-il, dénonçant "une nouvelle fois l'expression du bordel ambiant dans ce gouvernement".

Jacob préfère charger Ayrault. Christian Jacob n'a, lui, jamais été ministre de la Défense mais il ne s'est pas privé de critiquer le soldat ministre Arif. Le chef de file des députés UMP a dénoncé un "cafouillage, une "erreur grave". "Sur des sujets extrêmement sensibles, il faut toujours prendre le temps d'avoir toutes les confirmations nécessaires du Quai d'Orsay", a recommandé le député-maire de Provins. "L'objectif n'est pas de charger tel ou tel ministre", mais "le rôle du Premier ministre est de rappeler à ses ministres que sur des sujets si sensibles et émotionnels, on ne parle que quand on a toutes les assurances et que la règle est que ce soit le ministre des Affaires étrangères ou le Premier ministre qui communique", a-t-il insisté.