Tchernobyl : Bouygues et Vinci vont construire le nouveau sarcophage

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les groupes français Bouygues et Vinci ont signé lundi à Kiev un contrat pour la construction d'une nouvelle enceinte de confinement autour du réacteur de Tchernobyl. qui avait explosé en 1986. La chape actuelle menace de s'effondrer. Le montant du contrat est de 432 millions d'euros.

432 millions d'euros, c'est le montant du contrat décroché par les groupes français Bouygues et Vinci, réunis au sein du consortium Novarka. Il couvre la conception et la construction d'une enceinte de confinement en forme d'arche, destinée à assurer le démantèlement de l'ancien sarcophage et des ruines de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, qui avait explosé en 1986. Le dernier réacteur opérationnel a fermé en décembre 2000. Le contrat a été signé lundi à Kiev en présence du président ukrainien Viktor Iouchtchenko et du secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur Hervé Novelli. "En confinant la centrale, nous fermons une page pour en ouvrir une autre, celle de l'énergie nucléaire sécurisée", a déclaré Hervé Novelli, qui est le premier ministre français à se rendre sur le site de la catastrophe.

Les travaux débuteront en octobre 2007 pour une durée de 53 mois, dont 18 mois d'études. Le chantier verra la construction d'une structure d'acier à double enveloppe métallique de 18.000 tonnes mesurant 105 mètres de haut, 150 mètres de long pour une portée de 257 mètres. Cette structure sera ensuite recouverte de plaques étanches. Les éléments constitutifs de l'enceinte seront assemblés à l'extérieur de la centrale pour des raisons de sécurité. Puis ils coulisseront sur des rails pour chapeauter progressivement le premier sarcophage. Près d'un millier de personnes, dont 900 Ukrainiens, travailleront en période de pointe sur le chantier.

La nouvelle chape est garantie pour une durée de vie de cent ans par ses concepteurs. Mais selon Frédéric Marillier, chargé du nucléaire à Greenpeace-France, "les Occidentaux, et la France en particulier, auraient tort de se reposer sur leurs lauriers". Selon lui, "l'arche n'est sans doute pas une solution définitive car elle n'élimine pas le risque de déclenchement d'une réaction en chaîne de la matière radioactive résiduelle". Un avis que partage Roland Desbordes, président de la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD) créée après la catastrophe de Tchernobyl. "La matière radioactive présente sur place peut, dans certaines conditions physiques, produire un accident de criticité, c'est à dire réaction nucléaire en chaîne non contrôlée".

Le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl avait explosé le 26 avril 1986, contaminant une bonne partie de l'Europe, mais surtout l'Ukraine, le Bélarus et la Russie. L'unité accidentée avait été recouverte à la va-vite d'une chape de béton plusieurs mois après la catastrophe, mais ce "sarcophage" est aujourd'hui fissuré et menace de s'effondrer, exposant à l'air libre au moins 160 tonnes de combustible nucléaire.