Les obsèques de Sophie Gravaud ont eu lieu mercredi après-midi en l'église de Treillières en Loire-Atlantique, où elle vivait avec sa famille en présence de près d'un millier de personnes. Lors d'une cérémonie religieuse, la mère de la victime a pris la parole, ainsi que son petit ami, pour fustiger le criminel auteur des faits. Pendant ce temps, l'étau se resserre autour de Ramiz Iseni. Des "traces d'ADN appartenant à sa lignée" ont été relevées sur les vêtements de Sophie Gravaud retrouvés à deux kilomètres du lieu de son enlèvement. Par ailleurs, l'empreinte génétique de la jeune femme a été découverte sur le blouson de ce père de famille de 46 ans, de nationalité bosniaque. Si cet élément d'expertise ne suffit pas à démontrer que Ramiz Iseni est l'auteur du crime, il établit qu'il a été en contact avec la victime, ce qu'il nie. L'épouse de Ramiz Iseni, maintenue mardi en détention provisoire, est aussi revenue sur ses premières déclarations. Bukurija Iseni a reconnu que son mari lui avait demandé de lui fournir un alibi si la police venait l'interroger. Elle a reconnu que son mari n'était rentré qu'autour de minuit le soir du meurtre et l'avait emmenée retirer de l'argent et acheter du carburant dans la région nantaise. Bukurija Iseni a été mise en examen, jeudi, pour "complicité d'enlèvement, séquestration et détention" et recel. Ramiz Iseni a lui été mis en examen et incarcéré pour "séquestration, enlèvement et détention", ainsi que "vol" et "escroquerie". Des réquisitions supplétives ont été faites à son encontre pour "séquestration, enlèvement et détention suivis de mort". L'Office central de répression des violences aux personnes, une unité de la police judiciaire nationale, devait être saisi mercredi de l'enquête pour effectuer des rapprochements avec d'autres affaires criminelles non élucidées. Ramiz Iseni avait été arrêté le 10 avril chez des proches, à Bourgoin-Jallieu dans l'Isère, en possession du téléphone portable de Sophie Gravaud. Présenté comme un "joueur de casino", il aurait affirmé aux enquêteurs être parti de Nantes la nuit précédente pour "se faire prêter de l'argent par un ami". Ramiz Iseni avait, la veille de la disparition, perdu de l'argent dans un casino, selon une source judiciaire. Le couple connaissait des "problèmes d'argent". Le corps de la jeune vendeuse de 23 ans avait été retrouvé vendredi dans un fossé à Bouguenais (Loire-Atlantique), en bordure de la voie de délestage d'une route express. Selon les premiers résultats d'autopsie, il portait trace d'une strangulation au niveau du cou, ainsi que des ecchymoses à l'intérieur des jambes.