Sondages : une enquête vise Fillon

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Sur Europe 1, il a assuré qu'il attendait les résultats "avec beaucoup de tranquillité".

L'INFO. Depuis octobre, une enquête préliminaire est ouverte par le parquet de Paris sur les conditions dans lesquelles ont été commandés des sondages par Matignon, quand François Fillon était Premier ministre, révèle dimanche Le Parisien. L'enquête judiciaire a été ouverte pour "favoritisme" et "détournement de fonds publics" et a été confiée à la brigade de répression de la délinquance économique.

Que lui reproche t-on ? François Fillon est soupçonné comme d'autres membres de son gouvernement, dont Rachida Dati, alors garde des Sceaux, et Jean-Louis Borloo, à l'époque ministre de l'Ecologie, d'avoir eu recours de manière abusive aux enquêtes d'opinion et aux conseils en communication sans respecter les règles des marchés publics et au frais des contribuables.

Fillon est serein. Invité dimanche du Grand Rendez-Vous Europe 1/I-Télé/Le Parisien, François Fillon a assuré attendre "avec beaucoup de tranquillité" l'enquête judiciaire. "S'agissant de Matignon, tous les sondages ont toujours été commandés par le service d'information du gouvernement par appel d'offres, par appel à la concurrence et sans aucune intervention des membres de mon cabinet", a assuré l'ancien Premier ministre.

Ce qu'avait pointé la Cour des comptes. Cette enquête fait suite à une plainte déposée par l'association Anticor sur la base d'un rapport de la Cour des comptes de 2011 très critique sur les dépenses de communication du gouvernement Fillon. L'institution avait relevé que les règles de la concurrence "sont parfois méconnues" par le gouvernement et que les conditions d'achat des enquêtes "sont parfois contestables, voire irrégulières".  S'agissant de Matignon, la Cour avait épinglé des contrats passés avec la société Giacometti-Péron sans mise en concurrence ni publicité pour un montant de 694.059 euros entre mai 2008 et juillet 2011.