"Si on retourne là-bas, les talibans vont nous tuer"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Une bénévole de l’association Salam s’est entretenue avec l’un des Afghans expulsés mardi, juste avant leur départ.

"C’était vraiment un appel au secours. Il m’a dit : On ne veut pas retourner là-bas. Si on retourne là-bas ce sont les talibans qui vont nous tuer", raconte mercredi sur Europe 1, Sylvie Copyans de l'association d'aide aux étrangers Salam. Mardi soir, l’un des neuf Afghans expulsés de France l’a appelée, juste avant de rentrer dans l’avion à destination de Kaboul.

"Ils n’ont jamais cru que la France allait les renvoyer", explique Sylvie Copyans qui évoque la difficulté pour ces jeunes gens de retourner dans leur pays : "Il y a l’échec vis-à-vis de la famille, c’est un sentiment terrible d’avoir échoué complètement, d’être revenu à la case départ", estime-t-elle.

"En plus de cette dette d’honneur, la famille, avec beaucoup de difficultés, devra trouver l’argent nécessaire qui était demandé par les passeurs - entre 12.000 et 20.000 euros -, une somme énorme qu’ils seront incapables de rembourser avec un retour en Afghanistan", assure la bénévole de l’association Salam.

Eric Bessona confirmé mercredi matin, à la sortie du conseil des ministres, "neuf reconduites d'Afghans en situation irrégulière", qui n'ont jamais sollicité le droit d'asile, selon lui. Le ministre de l'Imigration a assuré que toutes les procédures avaient été "respectées" pour leur expulsion.

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