Série d'interpellations au Pays basque

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Quinze personnes, neuf Français et six Espagnols, ont été arrêtées dans les Pyrénées-Atlantiques dans l'enquête sur un attentat commis le 11 juin 2006 contre un complexe hôtelier alors dirigé par le chef Alain Ducasse. Toutes ont été placées en garde à vue.

Coup de filet dans les milieux autonomistes basques. Quinze personnes ont été arrêtées dans l'enquête sur un attentat commis le 11 juin 2006 contre un complexe hôtelier alors dirigé par le chef Alain Ducasse. Toutes ont été placées en garde à vue. Il s'agit de neuf Français et de six Espagnols. L'opération a été menée conjointement par la gendarmerie de Pau, qui a mobilisé 200 hommes dont ceux du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire nationale et la police de Bayonne. Les enquêteurs agissaient sur commission rogatoire des juges antiterroristes parisiens Laurence Le Vert et Marie-Antoinette Houyvet, présentes sur place avec un magistrat du parquet de Paris.

Askatasuna, association de défense des prisonniers basques, dénonce une "nouvelle rafle" qui n'est, selon elle, qu'une "simple opération de communication, et une tentative d'intimidation à l'encontre de tous ceux qui dénoncent les violations de droits permanentes en Pays Basque". Les six Espagnols interpellés ne figuraient pas dans les objectifs initiaux des enquêteurs et ont été arrêtés "de manière incidente", car ils se trouvaient dans les logements des personnes suspectes.

La justice antiterroriste suit la piste du nationalisme basque dans l'enquête sur l'attentat perpétré contre l'hôtel Ostapé, propriété du chef "étoilé" Alain Ducasse. L'hôtel, encore en travaux, avait été endommagé par deux charges explosives. L'action avait été revendiquée en décembre 2006 par un groupe anonyme dans un communiqué envoyé à l'hebdomadaire Ekaitza à Bayonne. Le groupe y dénonçait notamment le "mépris politique et la colonisation menée par la France au Pays basque".

Les auteurs de l'attentat pourraient être des militants de l'ETA, ou de groupes nationalistes français qui sont proches de l'organisation indépendantiste. L'hypothèse d'un racket déguisé par des attentats contre la "colonisation française" est examinée par la justice, même si Alain Ducasse n'a jamais parlé d'une telle demande. La pratique est courante de la part de l'ETA, qui ne cache pas qu'elle finance son appareil clandestin et ses actions par "l'impôt révolutionnaire".

Des rassemblements de soutien ont été organisés dans plusieurs villes du Pays basque. Les manifestants ont réclamé la libération des détenus. Les rassemblements pacifiques ont réuni entre 150 et 200 personnes à Bayonne, une centaine d'autres à Saint-Jean-Pied-de-Port et environ 70 sympathisants à Osses.