Sénatoriales : l’UDI, partenaire obligé de l’UMP

© Reuters
  • Copié
ARITHMÉTIQUE POLITIQUE - Sans les quelque 40 sénateurs centristes, l’UMP n’aura pas la majorité au sein de la Haute assemblée.

L’INFO. Nicolas Sarkozy a besoin d’eux et il n’est pas le seul. En laissant entendre dans la presse qu’il envisageait une fusion UMP-UDI dans l’optique de la prochaine présidentielle, l’ancien président avait montré le besoin de l’opposition de marcher main dans la main avec le petit frère centriste. Les résultats des sénatoriales ont encore un peu plus enfoncé le clou. Ce qui donne davantage de poids à la formation créée par Jean-Louis Borloo. Pour Christophe Borgel, député socialiste de la Haute-Garonne et secrétaire national du PS aux élections, l’UDI est même "le grand vainqueur de cette élection".

>> A LIRE AUSSI - Sénatoriales : les cinq enseignements

"Plus de 40 sénateurs" UDI. Le basculement à droite du Sénat, au regard des résultats des dernières municipales, était inévitable et attendu. Ce qui l’était moins, c’est le bon score réalisé par les candidats de l’UDI, qui seront désormais "plus de 40 sénateurs", selon un communiqué officiel du parti diffusé dimanche soir. Un succès pour le parti centriste, qui va désormais pouvoir davantage peser dans le débat. L’UMP, qui culmine à 145 sièges, ne dispose en effet pas de la majorité absolue au Sénat, fixée à 175 sièges. Elle aura donc besoin de s’entendre avec les élus centristes. "L’UDI est aujourd'hui la troisième force parlementaire française et, sans elle, l'UMP n'aura pas de majorité absolue au Sénat", a confirmé Philippe Vigier, président du groupe UDI à l’Assemblée nationale, dans un communiqué.

>> LIRE AUSSI - Sénat : Qui entre ? Qui sort ?

"Les électeurs et les militants de l'UDI veulent être respectés". "La droite et le centre rassemblés peuvent gouverner ensemble le Sénat", se réjouissait dimanche soir le sénateur UMP et candidat à la présidence de la Haute assemblée Jean-Pierre Raffarin. Un optimisme vite douché par le député UDI Yves Jégo. "Les électeurs et les militants de l'UDI veulent être respectés", a déclaré sur i>Télé, lundi matin, celui qui est également candidat à la présidence du parti. "Je le dis vraiment comme un avertissement à l'UMP: ne considérez pas que l'UDI est un accessoire à votre disposition. Ce n'est pas un hochet, les électeurs de l'UDI veulent une UDI indépendante qui puisse porter des valeurs un peu différentes de l'UMP", a insisté l’élu de Seine-et-Marne.

L’UDI aura une candidate à la présidence. Le message est clair : non, l’UDI n’est pas un affidé de l’UMP. Une position déjà exprimée fermement au moment des rumeurs sur une éventuelle fusion avec le principal parti d’opposition. Mais cette fois, le parti centriste a des cartes en main. D’ailleurs, alors qu’à l’UMP on se félicite déjà d’obtenir la présidence de la Haute assemblée, Yves Jego a annoncé de son côté que l’UDI présentera lui aussi un candidat au Plateau : Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne. Alliés, oui, soumis, non.

>> A LIRE AUSSI - Morin : "que les choses soient claires : l’UDI restera indépendante"