Ségolène Royal veut maintenir l'effort de Défense

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Administrator User , modifié à
Ségolène Royal confirme son intention de maintenir le montant du budget de la Défense à environ 2% du PIB, si elle était élue à l'Elysée, tout en adaptant les investissements aux nouvelles menaces. La candidate du PS, du MRC et du PRG a ajouté qu'elle renforcerait les pouvoirs de contrôle du Parlement, notamment dans les domaines du renseignement, des opérations extérieures et des exportations d'armes.

La candidate du PS, Ségolène Royal a confirmé hier sa volonté de maintenir les budgets de la Défense. "J'entends maintenir et adapter notre effort de défense", a-t-elle déclaré à la Maison de la chimie, à Paris, devant quelques centaines de personnes rassemblées à l'invitation de Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC. Rappelant que le budget de la Défense s'élevait à 2% du PIB, elle a précisé: "J'entends le maintenir car les menaces ont changé mais n'ont pas disparu". Elle a notamment cité le risque de prolifération des armes nucléaires, biologiques et chimiques ainsi que le terrorisme. La candidate a jugé que "l'accès de l'Iran à l'arme nucléaire et à ses vecteurs serait un signal redoutable", ajoutant : "Nous sommes à un tournant, le principe de non prolifération est mis à l'épreuve". "La France doit faire le choix d'une fermeté sans faille pour que l'Iran, qui a signé le Traité de non prolifération nucléaire, adopte un comportement de membre responsable de la communauté internationale et se soumette aux contrôles de l'Agence internationale de l'énergie atomique", a-t-elle déclaré, prévenant que "si cette limite était franchie, l'avalanche des conséquences et de la nucléarisation ne pourrait plus être arrêtée". Ségolène Royal a souhaité que "le Parlement dispose de moyens sérieux de contrôle et qu'il les exerce efficacement afin de soustraire la Défense au domaine réservé du président pour la réintégrer dans le domaine public". Elle s'est ainsi prononcée pour la mise en place d'un "dispositif de contrôle parlementaire sur les activités de renseignement", a promis d'associer le Parlement "au contrôle des opérations extérieures" ainsi qu'aux décisions concernant les exportations d'armes. Confirmant son opposition à la construction d'un second porte-avions par la France seule, elle a expliqué : "Je ne veux pas lancer un programme qui, à budget constant, risquerait de conduire à mettre en cause la détermination de la dissuasion, la sécurité et l'équipement des personnels, la préparation de l'avenir". Elle a souligné le rôle de la dissuasion nucléaire qui "garantit en dernier ressort notre liberté", assurant qu'elle serait "maintenue à son seuil de crédibilité" et fondée sur "principe de stricte suffisance". Le programme de simulations nucléaires sera poursuivi, tout comme le renouvellement des "vecteurs sous-marins et aériens" et la livraison du sous-marin lanceur d'engins de nouvelle génération. Au-delà, elle s'est engagée à ce que "toutes les coopérations européennes possibles soient recherchées avant le lancement d'un programme". "La Défense européenne depuis cinq ans est en panne", a-t-elle regretté, citant notamment l'objectif de création d'une force de 60.000 hommes "réellement opérationnelle". Elle a souhaité que l'Europe "avance sur le terrain institutionnel et, surtout, sur celui des coopérations concrètes", estimant qu'"un effort collectif et soutenu en matière de recherche et la convergence des politiques d'acquisition d'équipements est une absolue nécessité". "Cette ambition appelle en outre, pour faire face à la concurrence internationale, la poursuite de l'intégration de l'industrie européenne d'armement", a-t-elle expliqué. Après le discours de Ségolène Royal, Jean-Pierre Chevènement s'est réjoui que la candidate ait exprimé "une vision claire, articulée, une bonne définition des menaces, une volonté clairement affirmée de ne pas baisser la garde".