Ségolène Royal : avec François Bayrou la victoire aurait été possible

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'ex-candidate PS à la présidentielle est l'invitée d'Europe 1 à l'occasion de la sortie de son livre, "Ma plus belle histoire d'amour c'est vous", qui retrace son parcours semé d'embûches dans la course à l'Elysée. Interview de Guillaume Durand.

C'est avec plaisir qu'Europe 1 reçoit Ségolène Royal pour parler de son livre, "Ma plus belle histoire d'amour c'est vous", même si l'ancienne candidate à la présidentielle estime que "certaines interviews ne sont pas les mêmes ou pas faites sur le même ton" et qu'il vaut mieux un parapluie que des lunettes de soleil pour venir sur notre antenne. Chacun en prenant pour son grade, l'ancienne candidate socialiste s'en prend également au patron de l'AFP, "militant de l'UMP" : "c'est lui qui a annoncé ma séparation au soir d'élections législatives qui n'étaient pas mauvaises pour le PS. Tous les Français ont pensé que j'avais lâché cette information pour m'amuser ou pour faire diversion. Or, c'est une initiative prise par le directeur de l'AFP que j'avais appelé dans l'après-midi".

Dans l'inventaire des obstacles que Ségolène Royal faitdans son livre, la présidente de la région Poitou-Charentes évoque également la division de son camp : "le procès en incompétence a commencé à gauche par certains éléphants". Ségolène Royal estime que "le soir de la désignation, tout le monde aurait dû se ranger derrière moi (...) Ils ont été surpris, blessés et donc ils ne se sont jamais raccrochés à la campagne alors qu'en face, le camp était bien organisé". L'ex-candidate PS estime également "avoir manqué de poigne". "J'ai trop attendu ce soutien pensant qu'il allait venir naturellement, voilà une erreur", confesse-t-elle.

Concernant l'avenir, Ségolène Royal explique qu'elle va préciser ses intentions au mois de janvier mais juge prématuré d'évoquer une nouvelle campagne. "Je ne dis pas que je m'arrête ça c'est évident." Quant à une éventuelle candidature en 2012, "on verra". "La gauche a un potentiel considérable et il faut peu de choses pour que le Parti socialiste redevienne attractif à condition d'opérer un dépassement de nous-mêmes, à penser à un élargissement fort à rebâtir un projet politique, à être très présent dans les luttes sociales, à répondre aux inquiétudes qui se lèvent aujourd'hui dans le pays."

A propos de la politique de Nicolas Sarkozy, Ségolène royal estime "qu'il annonce tout et le contraire de tout". "On a l'impression d'une grande improvisation." Concernant les affrontements de Villiers-le-Bel, l'ex-candidate juge que l'encadrement militaire des délinquants qu'elle avait proposé serait plus utile que de les renvoyer devant les assises. Elle revient également sur la nécessité de réintroduire une police de proximité dans les quartiers.

Enfin, revenant sur la révélation de son livre, la proposition du poste de Premier ministre à François Bayrou entre les deux tours, Ségolène Royal estime qu'avec lui "la victoire aurait sans doute été possible" et qu'il était possible de construire une "grande coalition" basée sur les "valeurs".