Sarkozy veut relancer la Pac

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy a affirmé son intention de jeter les bases d'une Politique agricole commune "renouvelée" lors la présidence française de l'Union européenne, au deuxième semestre 2008, afin de "construire une agriculture de premier plan" en France et en Europe.

Nicolas Sarkozy veut profiter de la présidence française de l'Union européenne, au deuxième semestre 2008, pour mettre en place une "nouvelle" politique agricole commune (PAC), afin de "construire une agriculture de premier plan en France et en Europe". Dans un discours prononcé devant un parterre de professionnels du monde agricole à l'ouverture du salon de l'élevage Space de Rennes (Ille-et-Vilaine), le chef de l'Etat s'est posé en défenseur d'un monde agricole qui veut vivre de son travail, et pas d'aides extérieures. "Je veux une nouvelle Pac. Parce que je n'ai pas l'intention de laisser tomber les agriculteurs qui ne veulent pas être des assistés, qui ne veulent pas vivre de subventions, qui ne veulent plus être contrôlés sur la longueur du poil de leurs animaux !", a lancé Nicolas Sarkozy sous les applaudissements.

L'actuelle Pac arrive à échéance dans moins de six ans, en 2013. La Commission européenne a prévu un "bilan de santé intermédiaire en 2008. La France, premier pays agricole européen et premier bénéficiaire des subventions de l'Union, souhaite à cette occasion que le budget soit reconduit sans changement jusqu'en 2013, la Commission européenne préconisant plutôt une baisse des dépenses. C'est dans cette perspective que l'hôte de l'Elysée propose l'organisation, au début de la présidence française, d'un "grand débat d'orientation sur l'avenir des politiques communautaires et de leur financement".

Quatre objectifs ont été fixés par le président de la République : assurer l'indépendance et la sécurité alimentaire de l'Europe; contribuer aux équilibres alimentaires mondiaux; préserver les équilibres des territoires ruraux; lutter contre les changements climatiques et améliorer l'environnement. Nicolas Sarkozy a aussi abordé les difficultés actuelles des éleveurs, confrontés à une hausse spectaculaire du prix des céréales et à l'intransigeance de la grande distribution.

Un jeune éleveur de porc a interpellé le chef de l'Etat lors de son passage dans les halls du salon : "Ils commencent à avoir faim, les paysans !", lui a lancé David Desbois, éleveur à Saint-Brieuc (Finistère). Lle président a alors rebroussé chemin pour venir lui parler. "Je veux recréer la confiance pour que vous ayez de justes prix", a dit le président au professionnel de 32 ans. "Il y a trop de pagaille au niveau de la production alors que la distribution, elle, est bien organisée", a aussi fait remarquer Nicolas Sarkozy, qui a arpenté au pas de course les allées du salon en compagnie du ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, et du président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer.

Dans son discours, il a indiqué que la réforme de la loi Galland sur la grande distribution comporterait un volet dédié aux produits agricoles. Au niveau européen, le chef de l'Etat a demandé à Michel Barnier de préparer un mémorandum "pour adapter le droit à la concurrence dans un esprit de responsabilité des organisations commerciales et dans l'intérêt des consommateurs". Marchant sur les pas de son prédécesseur Jacques Chirac, grand défenseur du monde agricole, Nicolas Sarkozy a aussi plaidé pour un renforcement des contrôles sanitaires aux frontières de l'Union européenne. "On ne peut pas imposer des règles à nos producteurs et en même temps faire entrer en Europe des produits qui viennent de pays où il n'y a pas de traçabilité, pas de respect d'un minimum de règles sécurité alimentaire", a dit Nicolas Sarkozy, pour qui "la règle doit être la même pour tous".