Sarkozy promet une réparation de la France aux harkis

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
De retour d'un voyage de trois jours en Algérie, le président de la République a reçu à l'Elysée des associations d'anciens combattants et de rapatriés harkis devant lesquelles il a affirmé qu'il était "légitime" que les harkis reçoivent l'"hommage de la nation". Nicolas Sarkozy a aussi indiqué que la France leur devait "réparation".

Les historiens parlent de 60 à 80.000 morts. Sans compter ceux qui ont tout quitté et donc tout perdu. Les harkis, forces auxiliaires de l'armée française d'origine algérienne lors de la guerre d'Algérie entre 1957 et 1962, attendent depuis 45 ans que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans leur massacre lorsque la France a quitté l'Algérie après les accords d'Evian. Une reconnaissance que Nicolas Sarkozy leur avait promise pendant la bataille pour l'Elysée. Le président français, de retour d'un voyage de trois jours en Algérie, a tenu cette promesse dans un discours mercredi soir.

Devant des associations d'anciens combattants et de rapatriés harkis, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il était "légitime et juste" que les harkis "reçoivent l'hommage solennel de la nation". "Car pour les harkis aussi, si les accords d'Evian ont scellé la fin des hostilités militaires, ils n'ont pas marqué la fin des souffrances", a ajouté le chef de l'Etat. "Pour la France il s'agit aujourd'hui d'une question d'honneur. Il faut réparer les fautes qui ont été commises", a précisé Nicolas Sarkozy.

Un discours diversement apprécié. Pour Bernard Coll, secrétaire général de l'association Jeunes Pieds noirs, c'est "un discours d'une grande lâcheté politique". Il a déploré que M. Sarkozy ne tienne pas sa promesse de campagne, quand, le 31 mars, il avait dit aux représentants des harkis qu'il recevait à son siège de campagne que s'il était élu, il reconnaîtrait "officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des harkis". Au contraire, le chanteur Enrico Macias, pied noir d'Algérie chassé de son pays par la guerre, empêché par les autorités algériennes d'accompagner le président en Algérie, s'est déclaré "extrêmement ému". "Il a tendu la main, dès son retour d'Algérie, à tous les pieds noirs, à tous les harkis, à tous les rapatriés", s'est-il félicité.

Cette déclaration semble ouvrir la voie à une possible indemnisation. Mais la procédure s'annonce longue et complexe. Les harkis demandent une double procédure : l'indemnisation des biens spoliés et la réparation des préjudices moraux subis. Le montant est conséquent : 40 et 42 milliards d'euros selon les harkis et des experts indépendants.