Sarkozy pour une coopération concrète avec Alger

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy a entamé mardi une tournée express au Maghreb, en Algérie puis en Tunisie. Un test pour le nouveau président de la République, dans des pays où son prédécesseur, Jacques Chirac, était très populaire. Nicolas Sarkozy a déjà annoncé une visite d'Etat en Algérie en novembre.

C'est son premier voyage hors des frontières de l'Europe. Nicolas Sarkozy est arrivé mardi matin au Maghreb pour une tournée officielle de deux jours. Le président de la République s'est d'abord rendu en Algérie avant de prendre la direction de la Tunisie. Dans un premier temps, Nicolas Sarkozy a donc rencontré Abdelaziz Bouteflika, son homologue algérien. Au final, Paris et Alger ont pratiquement enterré le projet de "traité d'amitié" entre la France et l'Algérie pour privilégier une coopération sur des dossiers concrets, qui pourrait être formalisée lors d'une visite d'Etat du président français en novembre prochain. Le projet de traité d'amitié n'a pas abouti en raison, notamment, des exigences d'Alger, qui demande à Paris des "excuses" pour les "crimes" commis pendant la période coloniale. Une "repentance" que Nicolas Sarkozy refuse d'envisager. Paris et Alger ont donc, semble-t-il, décidé de renforcer leurs relations sans passer par un traité d'amitié. Nicolas Sarkozy a ainsi déclaré que le président Abdelaziz Bouteflika lui avait fait part de la volonté de l'Algérie "de préparer l'après-hydrocarbures et d'être considérée comme un partenaire économique, d'être un pays émergent, avec une industrie, avec des services", et de sa volonté "que la France aide l'Algérie sur la route de son développement". "J'ai dit au président la volonté de la France de coopérer avec l'Algérie en matière d'énergie, sur tous les aspects - l'énergie d'aujourd'hui, le gaz, mais aussi l'énergie de demain, le nucléaire civil -, en matière agroalimentaire, en matière d'industrie", a ajouté le chef de l'Etat français. Il a également dit au président algérien que les entreprises françaises étaient "prêtes à investir massivement dans cette économie émergente qui est celle de l'Algérie, avec les moyens et la solvabilité de l'Algérie d'aujourd'hui".Nicolas Sarkozy a également évoqué avec Abdelaziz Bouteflika sa proposition d'une Union de la Méditerranée, qui ne serait pas un substitut au "processus de Barcelone", au groupe "Cinq + Cinq" (les cinq pays du Maghreb et les cinq pays du Sud de l'Union européenne) ou à l'Union européenne, a-t-il dit. Il s'agit de "porter un projet politique extrêmement fort qui verrait les hommes de la Méditerranée construire la paix et le développement par une Union de la Méditerranée comme il y a 60 ans les Européens ont construit l'Union européenne autour de projets concrets", a-t-il expliqué. Abdelaziz Bouteflika a une "place centrale" pour porter ce projet, a ajouté Nicolas Sarkozy, qui souhaite que l'Union de la Méditerranée voit le jour au premier semestre 2008 lors d'un sommet de chefs d'Etats et de gouvernements.Un projet d'Union méditerranéenne évoquée aussi avec le président tunisien Zine el Abidine Ben Ali. Après Alger, Nicolas Sarkozy s'est donc rendu à Tunis. L'entretien entre les deux dirigeants a porté sur "les excellentes relations d'amitié établies de longue date entre les deux pays, la coopération fructueuse entre la Tunisie et la France, et les perspectives de leur développement", a indiqué l'agence officielle tunisienne TAP. Il est prévu que Nicolas Sarkozy revienne à Paris mercredi.