Sarkozy parle aux jeunes de son "rêve" de fraternité

  • Copié
Administrator User , modifié à
Nicolas Sarkozy a demandé dimanche aux jeunes Français de l'aider à réaliser son "rêve" d'une fraternité qui "ne soit plus seulement un mot" dans la devise de la République française. Au Zénith à Paris, le candidat de l'UMP à l'Elysée, qui souffre d'un déficit d'image auprès de la jeunesse, a multiplié les références à des figures romantiques de la littérature et de l'histoire.

C'est en citant les poètes Charles Baudelaire et Arthur Rimbaud et le lycéen communiste et résistant Guy Môquet, fusillé par l'occupant allemand à l'âge de 17 ans que Nicolas Sarkozy s'est adressé à environ 6.000 jeunes réunis dans la salle de concert du Zénith à Paris. Pendant une heure, il s'est efforcé de gommer la polémique suscitée jusque dans les rangs de ses supporters par sa promesse d'un ministère de "l'Immigration et de l'Identité nationale". "Je n'ai pas peur de vouloir défendre l'identité de la France, de la République et de la nation", a-t-il certes dit. Mais Nicolas Sarkozy a rapidement préféré citer Martin Luther King, symbole de la lutte pour les droits civiques des noirs aux Etats-Unis, et son célèbre discours "J'ai fait un rêve". "Si le rêve a pu changer l'Amérique, pourquoi ne permettrait-il pas aujourd'hui de changer la France ?" a-t-il dit. "Je vous demande de faire le rêve que le peuple français tout entier se lève pour que la fraternité ne soit plus seulement un mot gravé sur le fronton des mairies, mais une réalité entre les hommes et les femmes de notre pays." "Je rêve que tous les enfants de tous les quartiers, de toutes les couleurs, de toutes les religions qui habitent ce pays qui est le leur puissent partager la même fierté d'être Français, les mêmes rêves, les mêmes ambitions (...) avec les mêmes chances et les mêmes droits", a-t-il poursuivi. Cette France, a-t-il ajouté, n'a "rien à voir avec la minorité qui brûle les voitures, qui agresse les gens et qui tend des embuscades aux forces de l'ordre". La fraternité ne se réduit pas à des allocations et n'est pas "le refus de lutter contre l'immigration clandestine qui met tant de malheureux à la merci des exploiteurs", a-t-il insisté. A l'instar du candidat du Front national Jean-Marie Le Pen et de la socialiste Ségolène Royal, il a recruté dans son Panthéon la figure de Jeanne d'Arc, qui "n'a pas attendu de vieillir pour faire quelque chose de grand de sa vie". Il s'est aussi efforcé d'humaniser son image de ministre de l'Intérieur en avouant des "failles", des "blessures" et des "souffrances", dont il a affirmé être sorti plus fort. "Des faiblesses, des blessures, des épreuves, je sais qu'avec la voie que je me suis choisie et l'ambition que je me suis fixée, j'en connaîtrai d'autres. Mais ce risque, pour moi, il vaut mieux que celui de ne rien vivre", a-t-il ajouté. "Je ne suis pas né pour subir, je suis né pour agir."A la fin de son discours, Nicolas Sarkozy a reçu le soutien du chanteur Faudel, qui est monté à la tribune pour lui dire : "Tu as donné envie aux jeunes d'écouter les politiques (...) Tu n'as pas eu peur d'exposer les vraies vérités. On connaît ton franc-parler. J'espère qu'avec ton énergie, tu pourras redonner aux jeunes l'envie de poursuivre leurs rêves." Puis le candidat de l'UMP et le chanteur ont cédé la place au DJ Martin Solveig qui a fait danser pendant près de deux heures les jeunes participants sur une musique techno.