Sarkozy n'a "jamais prétendu être le sauveur"

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L'ESSENTIEL - L'ancien président est revenu longuement sur France 2 sur sa candidature à la présidence de l'UMP.

La séquence Sarkozy continue. Après sa tribune sur Facebook et ses confidences au Journal du Dimanche, l’ancien chef de l’Etat s’est exprimé longuement dans le JT de 20 heures de France 2, dimanche soir. Un entretien de 45 minutes qu’Europe1.fr vous résume en cinq points.

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>> "Non seulement j'ai envie, mais je n'ai pas le choix"

 "Mon engagement pour mon pays sera différent". Voilà ce que déclarait Nicolas Sarkozy au soir de sa défaite, le 6 mai 2012. Mais deux et demi plus tard, Nicolas Sarkozy a donc changé d’avis et est de retour sur la scène politique car "non seulement [il a] envie, mais [il n’a] pas le choix" mais il "ne veu[t] pas que [son] pays soit condamné entre le spectacle humiliant que nous avons aujourd'hui et la perspective d'un isolement total qui serait la perspective du FN." Et qu’on se le dise, ce n’est pas en sauveur de la patrie qu’il revient : "la question n’est pas de savoir si je suis l’homme providentiel ou pas. Je n’y crois pas. Je suis Français par chaque centimètre de ma peau. Je n‘ai jamais vu un tel désespoir, une telle colère. Et je ne dis pas que c’est la faute de monsieur Hollande. Mais nous sommes un des seuls pays où il n’y a plus d’espoir. Je n’ai jamais prétendu être le sauveur."

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>> Les affaires ? "Je n’ai pas peur"

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Empêtré dans huit affaires judiciaires, Nicolas Sarkozy a évidemment été interrogé sur ces ennuis qui pourraient polluer son retour. "Est-ce que vous croyez que si j’avais quelque chose à me reprocher je viendrais m’exposer dans un retour politique ? Si j’avais la moindre chose à me reprocher, si j’avais peur, est-ce que je reviendrai ? Je n’ai pas peur. Je ne suis pas un citoyen au-dessus des autres, mais je ne suis pas en dessous. Pendant toute la campagne présidentielle, on a assuré aux Français que j’avais extorqué de l’argent à une veille femme. A l’arrivée : un non-lieu. Quoi me rendra mon honneur ? Ne croyez-vous pas que ceci serve certains desseins ?" Est-il encore sur écoutes ? "J’aimerais le savoir…", a-t-il lâché.

>> Des "erreurs" et la "vanité de certains sentiments"

A droite, et encore plus à gauche, ils sont nombreux à réclamer à Nicolas Sarkozy de faire le bilan de sa mandature. Il s’y était toujours refusé.  Il s’est (un peu) lancé dans l’exercice sur France 2. "Faire le bilan d’une vie, on le fait le plus tard possible, mais j’ai beaucoup pensé à ça. Si j’ai perdu, c’était ma responsabilité. Il y a une tentation qui était la mienne de tout vouloir faire soi-même, parce qu’on a une difficulté à déléguer. Je voulais tellement m’engager que sans doute j’ai fait cette erreur", a-t-il estimé, avant de concéder  des "erreurs" et la "vanité de certains sentiments". "Par exemple celui qui consiste à penser, quand on a beaucoup d'énergie et que l'on croit beaucoup en ses idées, ce qui est mon cas, que parfois on peut réussir seul. Or il n'y a pas de réussite individuelle". Mais "l'âge apporte peut-être un peu moins d'énergie mais plus de sagesse, de recul".

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>> "Est ce que vous me prêtez deux neurones ?"

 La demande a été faite à deux reprises par l’ancien chef de l’Etat. "Est-ce que vous me prêtez deux neurones dans ma tête? Vous croyez que je pense que les autres ne valent rien et que moi je suis formidable", a-t-il déclaré dans un premier temps. "Est ce que vous me prêtez deux neurones d'intelligence ? Si j'avais la moindre chose à me reprocher, si j'avais peur, vous croyez que je reviendrai ? Avec tout ce que l'on déjà a dit sur moi, avant même que je commence à parler", a-t-il encore lancé, réagissant aux affaires judiciaires dans lesquelles son nom apparait. Le "coup des neurones" a en tout cas bien fait rire les internautes.  

>> "Je n’utiliserai pas la famille contre les homosexuels"

Pendant des semaines, nombre de dirigeants de droite ont bataillé contre le projet de loi du gouvernement sur le mariage pour tous. Certains ont même promis qu’il reviendrait sur cette loi en cas de retour au pouvoir en 2017. Pas Nicolas Sarkozy. "D’abord, croyez-vous que c’est le problème essentiel? Non. Quoiqu’on pense du fond du dossier, j’ai détesté la manière dont a été traité ce dossier. On a humilié la famille. Pour un président qui était censé rassembler la France…  […] Je n’utiliserai pas la famille contre les homosexuels, comme les homosexuels ont été utilisés contre la famille".

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