Sarkozy : fin de la tournée africaine sur fond de polémique

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy est rentré d'Afrique cette nuit. Après la Libye et le Sénégal, le président français s'était rendu vendredi au Gabon pour une visite express mais qui suscite déjà la polémique. Comme à Dakar, Nicolas Sarkozy a expliqué que la colonisation n'était pas responsable de tous les maux de l'Afrique. Les opposants au régime d'Omar Bongo, au pouvoir depuis plus de 40 ans, n'ont pas pu rencontré le chef de l'Etat français.

Nicolas Sarkozy a voulu un voyage en Afrique en complète rupture avec les anciennes pratiques des dirigeants français. Mais son étape au Gabon est celle qui rappelle le plus au chef de l'Etat les heures les plus sombres des relations entre l'Afrique et la France. Nicolas Sarkozy veut convaincre ses interlocuteurs que la diplomatie française va changer. Mais déjà les critiques fusent. Le président de la Commission de l'Union africaine Alpha Oumar Konaré, a jugé vendredi que le discours prononcé à Dakar par le président Nicolas Sarkozy "n'est pas le genre de rupture" qui était souhaitée. "Ce discours n'est pas le genre de rupture qu'on aurait souhaitée. Ce discours n'est pas neuf dans le fond, il rappelle des déclarations fort anciennes, d'une autre époque, surtout quant à l'appréciation sur les paysans que je n'approuve pas", a-t-il commenté. De leur côté, les opposants au régime d'Omar Bongo, au pouvoir depuis 40 ans, n'ont pas pu rencontrer le président français. "Le président Sarkozy ne peut pas dire qu'on n'a pas demandé à le rencontrer. On ne trouve pas normal qu'il vienne au Gabon sans voir l'opposition", a déploré un porte-parole d'un parti d'opposition. Dès son arrivée au Gabon, Nicolas Sarkozy a répété le discours qu'il avait fait au Sénégal jeudi. Pour lui, on ne peut pas "mettre sur le dos" de la colonisation "la corruption, les dictateurs, les génocides". "Je veux aider l'Afrique à se développer et je veux lui parler franchement comme je l'ai fait à Dakar hier (jeudi)", a expliqué le chef de l'Etat français. "La France veut aider l'Afrique à se développer. Mais, à un moment donné, il faut bien que quelqu'un dise: il y a 450 millions de jeunes Africains qui ont moins de 17 ans, tous ne pourront pas venir en Europe", a encore estimé Nicolas Sarkozy. Le président français est aussi revenu sur un concept évoqué jeudi à Dakar. Au Sénégal, le président français avait avancé l'idée d'un nouveau partenariat entre la France et l'Afrique. Cette vision, elle s'appelle "l'Eurafrique". "Ce que veut faire la France avec l'Afrique, c'est préparer l'avènement de l'Eurafrique, ce grand destin commun qui attend l'Europe et l'Afrique", a déclaré le chef de l'Etat français. En clair : élaborer une stratégie commune dans la mondialisation entre la France et l'Afrique. Enfin, Nicolas Sarkozy s'est posé en défenseur de la forêt gabonaise. Elle recouvre 80% du territoire du pays et fait partie du vaste ensemble du bassin du Congo, deuxième massif forestier au monde après l'Amazonie. "l ne faut pas laisser piller la forêt africaine, il faut entretenir la forêt africaine", parce que "c'est un élément essentiel de l'équilibre du monde", a-t-il estimé. Le président français s'est ensuite rendu dans la forêt de Mondah, à une quinzaine de kilomètres au nord de Libreville. Il s'est vu expliquer un plan d'aménagement durable.