Sarkozy dans le bain du Salon de l'Agriculture

Annoncé à partir de 8h30, le candidat président s'est présenté porte de Versailles avec une heure d'avance pour une première rencontre avec les éleveurs occupés à la traite.
Annoncé à partir de 8h30, le candidat président s'est présenté porte de Versailles avec une heure d'avance pour une première rencontre avec les éleveurs occupés à la traite. © Maxppp
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avec agences , modifié à
Le président-candidat a inauguré samedi le 49e Salon de l'Agriculture.

Privilège de sortant, Nicolas Sarkozy est le premier des prétendants à l'Elysée à avoir fait le déplacement. Le président-candidat est arrivé samedi matin, à l'heure du laitier, à la 49e édition d'un Salon de l'Agriculture forcément très politique à deux mois du premier tour de la présidentielle. Plus de quatre heures de présence - Un record pour lui - pendant lesquelles Nicolas Sarkozy a pris le soin d'expliquer le sens de sa visite. Même s'il a pris la précaution de rappeler qu'il y a été accueilli en tant que chef de l'Etat, c'est bien le candidat à un second mandat qui s'est présenté dans les allées du salon.

"L'économie française a besoin d'une agriculture forte"

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© Capture écran BFM-TV

Annoncé à partir de 8h30, Nicolas Sarkozy s'est présenté porte de Versailles avec une heure d'avance pour une première rencontre avec les éleveurs occupés à la traite. Des exploitants agricoles lui ont assuré que leur secteur "allait mieux" et lui ont aussi demandé "qu'on leur fasse confiance" et "qu'on les associe à la défense de l'environnement", a-t-il affirmé. Interrogé par BFMTV sur le "message" transmis par les agriculteurs au président-candidat à leur première rencontre lors d'un petit-déjeuner au Salon, Nicolas Sarkozy a répondu: "ils ont dit: 'ça va mieux', 'ça va mieux on a des premiers résultats'.

Et d'enchaîner: "je crois qu'il faut continuer dans le sens de la compétitivité, du respect des producteurs. Ils sont prêts à respecter eux aussi des normes, mais ils demandent simplement que les contrôles ne soient pas aussi tatillons, qu'on leur fasse confiance et qu'on les associe à la défense de l'environnement". "L'économie française a besoin d'une agriculture forte", a également déclaré le président-candidat, accompagné du ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, mais aussi de Frédéric Nihous, le leader de Chasse, pêche, nature, traditions récemment rallié au chef de l'Etat.

Des échanges parfois musclés

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© Capture écran I-Télé

Et le public ne s'est pas trompé sur les raisons de la présence du président. Et en a profité pour revendiquer. "Les petits salaires, c'est difficile", lui a lancé un badaud. "On va encore les alléger (en charges) de 5%", a répondu le candidat de l'UMP. "10% ce serait mieux", lui a renvoyé son interlocuteur.

Parfois, les échanges ont été musclés. Ainsi avec cette productrice de légumes qui s'est plainte des charges pesant sur son activité. "Je n'ai pas besoin d'un coup de marteau pour me faire rentrer dans la tête des choses que je sais", s'est agacé le chef de l'Etat en lui rappelant son bilan.

Sarkozy ironise sur Hollande

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© Capture écran I-Télé

Le candidat de l'UMP en a également profité pour décocher quelques flèches à l'encontre de son rival socialiste François Hollande, attendu mardi au Salon (le candidat socialiste a prévu d'y rester dix heures de 6 heures à 16 heures, NLDR)."S'il vient ici dix heures, c'est qu'il a beaucoup de choses à se faire pardonner", a lancé Nicolas Sarkozy. "Bon, il va leur expliquer pourquoi il veut travailler avec Mme Joly (candidate d'Europe Ecologie-Les Verts à l'Elysée, NDLR) mais à mon avis, il faudra plus que dix heures", a ironisé le chef de l'Etat.

Au bout de quatre heures de visite, le président-candidat a finalement quitté ses hôtes en leur livrant un dernier message en forme de slogan de campagne. "Je me sens au côté des valeurs que vous portez, celles de gens qui aiment leur travail et qui veulent en vivre", a-t-il dit, "si on partage les mêmes valeurs, j'ai besoin que vous m'aidiez à (les) faire triompher, parce que ces valeurs sont la seule façon pour que la France reste un pays fort et indépendant".

Bataille de tracts entre l'UMP et le PS

L'UMP devait par ailleurs diffuser à partir de samedi un tract tiré à un million d'exemplaires et titré "Pour Nicolas Sarkozy, l'agriculture sera toujours une priorité", a annoncé vendredi soir le parti présidentiel. "Après un quinquennat d'efforts, ne laissons pas l'agriculture tomber en friche à cause du PS et des Verts", peut-on lire dans ce tract diffusé le jour de l'inauguration par le président-candidat du Salon de l'agriculture à Paris et envoyé dès vendredi soir aux militants de l'UMP."Pour plaire aux écolos-bobos, François Hollande veut sacrifier notre agriculture de production", affirme encore l'UMP.

De son côté, le Parti socialiste accuse le quinquennat de Nicolas Sarkozy d'avoir mis l'agriculture "en jachère", dans un tract dressant un bilan chiffré de l'action du président dans ce domaine. Le cours du blé, par exemple, est passé de 279 euros la tonne, le 1er février 2008, à 201 euros quatre ans plus tard, le 1er février 2012, selon cette infographie du PS qui cite le site terre-net.fr. "47 fermes cessent leur activité chaque jour", affirme encore le PS, citant cette fois le site gouvernemental www.agreste.agriculture.gouv.fr

Comme l'ont montré deux sondages Ifop et OpinionWay publiés à la veille du salon, Nicolas Sarkozy a regagné dans le coeur des agriculteurs une bonne partie de la confiance qu'il avait perdue au milieu de son mandat. Avec 40% des intentions de vote au premier tour, il devance largement François Bayrou, Marine Le Pen et François Hollande, qui oscillent autour de 15%.