Sans-papiers : 2 mois avec sursis requis contre un instituteur

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Florimond Guimard comparaissait lundi devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence pour violence volontaire sur agent et violence en réunion avec arme. Le procureur a requis une peine de deux mois de prison avec sursis. Un policier affirme que cet instituteur l'a blessé lors d'une manifestation organisée sur l'aéroport de Marignane pour s'opposer à l'expulsion d'un parent d'élève sans-papiers en novembre 2006. Le jugement a été mis en délibéré au 21 décembre.

Deux mois de prison avec sursis : c'est la peine de prison requise par le procureur contre Florimond Guimard pour "rébellion" contre des policiers lors d'une action contre l'expulsion d'un parent d'élève en 2006. Cet instituteur risquait jusqu'à trois ans de prison. Le procureur a dit prendre en compte "la personnalité de M. Guimard sur lequel il n'y a rien à dire de mal". Il a rappelé les "lacunes de la procédure", "les différences de perception" entre des policiers "jeunes et peu préparés" et les militants du Réseau éducation sans frontière. A la sortie de l'audience, Florimond Guimard s'est juste dit "serein". Le jugement a été mis en délibéré au 21 décembre.

Les faits remontent au 11 novembre 2006, à l'occasion de l'expulsion d'un parent d'élève sans-papiers algérien, père de deux fillettes scolarisées en France, sur l'aéroport de Marignane près de Marseille. Florimond Guimard était l'un des manifestants présents sur place pour protester contre cette reconduite à la frontière. Il est aujourd'hui le seul poursuivi par la justice. Un policier mobilisé sur cette manifestation affirme avoir été blessé au doigt par l'instituteur, ce qui a déclenché les poursuites. En fait, l'instituteur de 31 ans, qui travaillait dans l'école où les fillettes étaient scolarisées, se trouvait au moment des faits au volant de la voiture qui conduisait le père sans-papiers à l'aéroport. Le véhicule se serait alors retrouvé coincé dans la foule. Le chef d'accusation de violence en réunion avec arme avait ainsi été retenu en raison de la présence de cette voiture. Mais les faits ont finalement été requalifiés en rébellion.

Depuis le début des poursuites contre Florimond Guimard, la mobilisation, menée notamment par RESF ne faiblit pas. Nouvelle démonstration ce lundi juste avant l'audience avec entre 1.500 selon la police et 4.000 personnes selon les organisateurs, réunies dans le centre d'Aix-en-Provence.